Essilor International fait l’objet de prises de bénéfices vendredi à la Bourse de Paris. Les opérateurs ont profité des résultats semestriels pour se délester d’une partie de leurs positions. C’est que le titre Essilor International reste une des valeurs préférées de la cote parisienne. Elle se distingue en effet par une performance remarquable depuis le début de l’année, affichant une progression de plus de 28% et 86% sur 3 ans, contre 8,45% et –6,21% pour l’indice CAC 40. Le titre est tellement apprécié des investisseurs qu’ils l’ont propulsé sur les 70 euros alors qu’il ne valait seulement que 15 euros il y a 10 ans…
Essilor a confirmé ses objectifs annuels après avoir publié des résultats en nette hausse. Au premier semestre, le numéro un mondial de l'optique ophtalmique a réalisé un résultat net, part du groupe, en progression de 16,4% à 300,6 millions d'euros, tiré par des acquisitions et le lancement de nouveaux produits. Le chiffre d'affaires a progressé de 22,8% à 2,53 milliards d'euros, donnant une marge opérationnelle qui résiste à 17,9%, en baisse de 0,1 point sur un an. Hors changes, les ventes ont progressé de 18,3%.
Une performance qui est réalisée grâce à une politique d’acquisition dynamique bien axée sur l’international où 2/3 des facturations du groupe est réalisé. Une stratégie qui est basée sur l’identification des leaders locaux afin de négocier une prise de participation majoritaire à leur capital. Au début de l’année 2012, le groupe d'optique avait annoncé avoir acquis le laboratoire californien CSC Laboratories et accru sa présence en Afrique et en Amérique latine par le biais de cinq nouveaux partenariats avec des sociétés qui réalisent un chiffre d'affaires cumulé de 21 millions d'euros environ. En Chine, le groupe a pris une participation majoritaire dans le producteur de verres ophtalmiques, Jiangsu Youli Optics Spectacles, et la majorité du capital d'un autre fabricant de verres, Jiangsu Seeworld Optical. Ces deux partenariats représentent un chiffre d'affaires additionnel d'environ 22 millions d'euros.
Chercher les profits là où il y en a tel est le credo d’Essilor International. Et ca paye ! En effet, « La progression annuelle moyenne du cours de Bourse a atteint 17 % pendant 16 ans et 15 % depuis l'introduction en Bourse du groupe en 1975. », s’était félicité le président Hubert Sagnières lors de l’assemblée générale du groupe qui s’était tenue en mai dernier. Pourtant, pour cette fois-ci, aucune acquisition n’a été annoncée en marge des résultats du groupe. Est-ce le signe d’une plus grande prudence dans «un contexte économique globalement moins porteur au second semestre ». Essilor International a néanmoins annoncé le lancement de Varilux S series, une nouvelle génération de verres progressifs. Le lancement de ce nouveau produit rend confiant dans la réalisation de ses objectifs annuels à savoir la progression de son chiffre d'affaires annuel comprise entre 12% et 15% hors effets de change ainsi que le maintien d'un niveau élevé de rentabilité, hors acquisitions stratégiques.
La tendance reste supérieure au rythme de croissance, en volume, du marché mondial de l’optique, qui devrait avoisiner désormais les 4 % avec le boom des pays émergents. Aussi, sur 4,2 milliards de personnes nécessitant une correction dans le monde, seuls 1,7 milliard sont équipés de lunettes. Entre 2012 et 2020, il y aura 600 millions de nouveaux myopes et 475 millions de nouveaux presbytes. Un marché adressé qui est colossal et Essilor International aura surement le bon coup d’œil pour dénicher une potentielle cible. Avec une force de frappe financière d’environ 2 milliards d’euros, Essilor peut se le permettre.
