Lundi 03 septembre

Havas commence mal la semaine en accusant ce lundi matin la plus forte baisse de l'indice SBF 120 à la Bourse de Paris. Les investisseurs sanctionnent le titre du sixième groupe publicitaire mondial après une publication marquée par un ralentissement de la croissance de son chiffre d'affaires mais aussi par une rentabilité décevante sur le premier semestre. Havas a en effet pâti de la méforme du marché publicitaire, principalement en France et en Amérique du Nord alors que la conjoncture économique est loin d’être au beau fixe.

Le groupe publicitaire a enregistré sur son premier semestre un chiffre d'affaires de 829 millions d’euros, en hausse de 8,4% en données publiées mais seulement de 2,7% en croissance organique. Sur le deuxième quart de l’année, la croissance organique du groupe a ralenti par rapport aux trois premiers mois de l’année. Havas a fait état de 442 millions d'euros de facturations, en croissance organique de 2,1%, à comparer à une progression de 3,5% au premier trimestre.

A l’instar de ses concurrents, Havas doit composer avec une conjoncture économique dégradée, une situation qui est loin d’être neutre pour la bonne marche du marché publicitaire. En France, le groupe a vu ses revenus ne s’apprécier que de 0,5% au deuxième trimestre contre une hausse de 5,1% sur les trois premiers mois de l'année. En Amérique du Nord, le groupe a vu sa croissance flancher, la hausse du chiffre d’affaires dans la région n a été que de 0,5% sur le trimestre contre 3,6% trois mois plus tôt. Quant au reste du monde, Havas qualifie ce semestre d’« excellent » notamment pour l'Asie Pacifique portée par la Chine et l'Australie grâce aux gains de nouveaux budgets et au développement soutenu des clients existants. La performance de l'Amérique Latine est restée « bonne » sur le semestre « mais subit un ralentissement au deuxième trimestre » excepté au Mexique, en Argentine, la Colombie et au Pérou, ces pays affichant une croissance à deux chiffres.

Un peu plus bas dans les comptes, le Résultat opérationnel courant s'élève à 99 millions d’euros au 1er semestre 2012 contre 95 millions d’euros au 1er semestre 2011 en progression de 4,2% La Marge Opérationnelle Courante se tasse d’un demi-point à 11,9% au premier semestre après 12,4% un an plus tôt. Si le ralentissement de la croissance était attendue, l’érosion de la marge opérationnelle courante fait office de surprise pour bon nombre d’analystes. Quant au résultat net par du groupe, il ressort à 56 millions d’euros au 1er semestre 2012 est en hausse de 5,7% par rapport au 1er semestre 2011. Concernant les perspectives Havas ne fournit pas de prévision chiffrée pour l'ensemble de l'exercice 2012.

Du côté du bilan, Havas a modifié sa structure financière grâce au succès de son opération de rachat d’actions (OPRA) réalisée au printemps dernier. Les fonds propres s’élèvent désormais à 1,079 milliard d’euros du fait de la réduction du capital pour une dette financière à 510 millions d’euros. Mécaniquement, la part de Bolloré, actionnaire principal du groupe passe de moins de 33% à près 38% du capital d’Havas. C’est un secret de Polichinelle, Vincent Bolloré souhaite créer un grand groupe de médias. Sera-t-il le fruit d’une union Vivendi/Havas ? En tout cas, le groupe publicitaire doit changer de taille pour faire face à la concurrence des grands noms du secteur tels que WPP. D’autant plus que les cartes ont été redistribuées à l’occasion du rachat du britannique Aegis par le japonais Dentsu. Le groupe tient également à participer à sa façon, à la consolidation du secteur. Ainsi, Havas s’est récemment lancé dans une série d’achats. Au cours du premier semestre 2012, la société donc réalisé plusieurs acquisitions d'agences représentant un investissement de l'ordre de 35 millions d’euros. Le but de ces acquisitions est clairement affiché : renforcer la position d’Havas dans le domaine du numérique, de la technologie et de la création n’importe où dans le monde. La plupart de ces emplettes sont de taille modeste à l’image de l’agence américaine Victors & Spoils ou la société aussi américaine, Ignition et plus récemment une agence digitale du Benelux, Boondoggle.

Sur le front boursier, le titre a progressé de près de 21% depuis le début de l’année autour des 4 euros, encore sous le cours de l’OPRA proposée à 4,90 euros. Havas revient de loin en Bourse, le titre avait accusé une violente baisse pendant l’été 2011, perdant près de 33% de sa valeur sur la période, jusqu'à toucher les 2,50 euros en septembre 2011. Depuis, le dossier s’est rétabli jusqu’à reprendre 78% et ainsi renouer avec ses niveaux de février 2011. Fondamentalement, le titre propose une valorisation encore attrayante dans le secteur. Son PER ressort à 10,9x et 9,89x les estimés de 2012 et 2013. C’est que le secteur reste dépendant de la situation économique comme en témoigne le niveau de cours d’Havas en mars 2009 à 1,25 euro, soit près de 10 fois en-dessous des 12 euros de 2002.

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