Mercredi 05 septembre

Les taux des obligations périphériques se détendent alors qu’une rumeur évoque l’annonce par la BCE d’achats en quantités illimitées d’obligations, une perspective qui a permis au marché de s’offrir un rally estival.

En promettant, le 26 juillet, de sauver l'euro, le président de la BCE a fait monter les attentes. La BCE n’a plus le droit de décevoir. Avant même la présentation du plan, attendue jeudi prochain , les coûts de financement de l'Espagne ont baissé de moitié pour les maturités à deux ans alors que ceux de l'Italie ont été réduits de plus d'un tiers.

Jusqu’à présent, les achats d’obligations en quantités illimitées se heurtaient aux réticences de l’Allemagne, farouchement opposée au financement des déficits par l’impression monétaire. Un quantitative easing similaire à celui pratiqué à deux reprises par les Etats-Unis qui peut rendre les Etats « accros comme une drogue » selon le président de la Bundesbank Jens Weidmann. L’inconvénient de la création monétaire est également qu’elle provoque de l’inflation, la bête noire des allemands.

Il semblerait que Mario Draghi, le président de la BCE ait trouvé la parade pour concilier les intérêts de la Bundesbank et des pays du Sud qui croulent sous des couts d’emprunts prohibitifs. D’une part, la BCE interviendrait sur le marché secondaire pour acheter en quantités illimités des obligations souveraines. Une perspective qui enchante les marchés. Mais ses achats se feraient sans création monétaire car les obligations achetées seront stérilisées.

Jusqu'à présent, pour racheter sur le marché secondaire la dette d'Etats de la zone euro en difficulté la BCE était obligée de créer de la monnaie à partir de rien. Le risque, à la longue, est donc de générer de l'inflation. Or, comme son mandat lui interdit expressément de mener la moindre politique susceptible de provoquer des tensions inflationnistes, la BCE a pris pour habitude de stériliser ses achats

En effet, la stérilisation permet de faire en sorte que les achats d’obligations ne soient pas inflationnistes.

Concrètement, la BCE propose aux banques de déposer de l'argent dans ses coffres en émettant des billets de trésorerie à des taux attractifs. Par exemple, une banque X qui a vendu des emprunts d'état à la BCE contre une somme Y se retrouve fortement incitée à redonner à la BCE cette somme Y en échange d'un billet de trésorerie, une lettre de créance. Pour la banque X cette opération est très lucrative puisqu'elle transforme une créance sur un état en une créance sur la BCE. Une créance absolument sûre moyennant un taux avantageux. La BCE, elle, se retrouve contrainte de payer cher cette opération mais en contrepartie elle retire la somme Y du marché. En fin de compte, le but de la manœuvre est de nettoyer le Bilan des banques en transférant le risque de défaut à la BCE.

La stérilisation permet, in fine, de ne pas accroître la masse monétaire en circulation, donc théoriquement de faire en sorte que la politique de soutien de la BCE aux marchés des obligations d'état ne génère pas d'inflation.

De quoi concilier les intérêts divergents entre les pays du Nord et ceux du Sud. Les rendements des obligations périphériques poursuivaient leurs détentes.Le taux à 10 ans espagnol perd 12 points pour se négocier à 6,38%. Idem pour le 10 ans Italien qui perd 13 points à 5,52%.

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