Il y a quelques semaines, c'était sauve qui peut. Les investisseurs, et surtout les fonds anglo-saxons se débarrassaient des emprunts d'état Italiens mais surtout Espagnols à n'importe quel prix. C'était la fin de l'Espagne, de l'Italie, de l'Europe et de la planète. Depuis quelques jours, c'est la bagarre pour "trouver du papier". Un rendement au dessus de 5% dans un monde à taux zéro ...
Les dettes Espagnoles et Italiennes continuent à attirer les investisseurs
C’est même la ruée depuis quelques jours. Cela avait commencé cet été avec l’anticipation d’annonces favorables de la part de Mario Draghi et cela s’est accéléré depuis son discours la semaine passée. Il y a quelques semaines, il fallait se débarrasser à tout prix des emprunts d’état italiens et surtout Espagnols, et les taux à 10 ans de ces deux pays s’étaient envolés, et aujourd’hui les fonds internationaux à la recherche de rendement dans un monde à taux zéro se battent pour acheter de la dette de ces deux pays.
Effet magique de l’annonce de Mario Draghi
Ce qui est intéressant c’est cela. Finalement la BCE n’a qu’à dire qu’elle est prête à intervenir pour que les taux espagnols et italiens baissent et qu’elle n’ait plus, du coup, à intervenir. C’est exactement le même scénario aux Etats-Unis. Cela fait des mois que la FED parle d’un QE3, une injection massive de liquidités, sans rien faire et les investisseurs continuent à prêter massivement au Trésor Américain. C’est la magie de la parole de quelqu’un qui est suffisamment crédible pour rassurer les marchés sans avoir à agir.
Est-ce qu’on est donc sauvés sur les taux Espagnols et Italiens?
Sauvés définitivement non. Tout d’abord il va falloir que Rajoy se bouge un peu et demande l’aide Européenne car je vous rappelle que c’est la condition pour que la BCE puisse intervenir. Et ensuite, il va falloir que l’Europe qui a passé un cap important en matière de crise financière, se mette à réfléchir à la façon de relancer son économie et cette réflexion n’a pas commencé. Mais aujourd’hui, il est amusant de penser que le sentiment des investisseurs s’est retourné sur l’Espagne et l’Italie juste sur des mots, sans qu’aucune action n’ait été encore prise. Sur les marchés tout n’est que psychologie.