Burberry a passé un sale été. La maison de luxe britannique a déçu les investisseurs en lançant un avertissement sur ses prévisions de résultats après avoir fait part de ventes estivales ternes. La sanction est sévère, le titre plonge de plus de 18% en matinée à la Bourse de Londres après avoir annoncé que ses bénéfices pour l'exercice 2012-2013 se situeraient dans ‘le bas de la fourchette des attentes du marché’ qui s'établit entre 407 millions et 454 millions de livres.
Le créateur connu pour son fameux trench a en effet composé avec un «environnement extérieur est devenu plus difficile ». « Les ventes dans nos magasins ouverts depuis plus d'un an sont restées stables durant la période de 10 semaines close le 8 septembre, avec une décélération lors des dernières semaines » a déclaré le directeur général Angela Ahrendts dans un communiqué.
Les ventes au détail du groupe ont seulement progressé de 6% lors des 10 semaines au 8 septembre, comparées à une croissance de 14% au premier trimestre. Une hausse à mettre au bénéfice d’ouvertures de nouveaux points de vente. Mais cette perte de vitesse n’était elle pas prévisible ? Pour Aurel BCG, quelques signes laisser présager une telle déconvenue. Dans sa dernière note publiée ce jour, le ralentissement de la croissance du groupe est certes imputable à « un environnement difficile » mais il reflète également une dégradation de la dynamique de la marque depuis plusieurs mois […] comparé à certains de ses concurrents ». Les dégradations d’analystes s’enchaînent depuis l’ouverture, Bryan Garnier pour sa part dégrade recommandation Burberry de « achat » à « neutre » avec une valeur intrinsèque placée sous revue, à la suite de l'avertissement sur résultats lancé par la maison de luxe britannique. Selon le courtier, la décélération des ventes de détail du groupe sur le trimestre écoulé « devrait faire disparaitre la prime de valorisation du titre, qui se traite à 17 fois les bénéfices estimés pour l'année 2013 contre 16 fois dans son secteur. »
Comme les analystes, les petits porteurs sont déçus par la prestation du groupe britannique du luxe. D’autant plus que ce n’est pas le premier avertissement lancé par Burberry. En juillet dernier, il avait déjà annoncé une croissance des ventes affaiblie par la baisse de ses activités sous licence. Même si cette contreperformance Ce ‘profit warning’ ne manquera pas d’alimenter les interrogations des opérateurs sur la réelle résistance du secteur du luxe à la crise. Ainsi, les déboires boursiers de Burberry ont entraîné les autres valeurs européennes du luxe, dans sa chute. A Paris, Christian Dior lâche 4,60%, sa maison-mère LVMH redonne 3,60% et PPR cède 3,50%.
Avec ce profit warning, Burberry perd plus de 5,5% à la Bourse de Londres depuis le début de l’année mais gagne tout de même 7,8% sur un an. Ces dernières années, le groupe faisait partie des valeurs du luxe les plus performantes sur les marchés financiers. Depuis 2009, cette valeur a progressé de plus de 400% avec des performances plutôt flatteuses en 2009 (+170%) en 2010 (+90%). En 2011, le groupe n’a progressé que de 10% en Bourse. Le secteur du luxe a été en effet rattrapé par le contexte économique morose : en plus de la récession en Europe la croissance des pays émergents commence à fléchir, et notamment en Chine..