Le 24 Septembre, Peugeot va sortir du CAC 40 et sera remplacé par le groupe belge de chimie Solvay. Une nouvelle qui montre le déclin depuis quelques années du constructeur automobile français et qui au contraire récompense la réussite de Solvay.
C’est le conseil scientifique des indices d’Euronext qui décide des mouvements à réaliser au sein de l’indice parisien. Ce dernier se base sur deux critères, réévalués chaque trimestre: La taille du capital flottant, et le nombre d’échanges enregistrés sur le titre. Après une baisse du titre de 88% en 5 ans, la capitalisation de Peugeot est évaluée aujourd’hui à 2 milliards d’euros environ. Elle était même passée sous les 2 milliards il y a quelques jours avant de remonter à la faveur du rebond parisien qui a suivi l’annonce de la BCE. Inversement, la capitalisation de Solvay est proche des 8 milliards d’euros alors que le titre est en hausse de 45% depuis le 1er Janvier.
Pour le titre qui sort du CAC 40, la baisse qui en résulte est quasiment automatique. En effet, une sortie de l’indice parisien implique des ventes de la part des fonds indiciels (qui doivent répliquer le CAC) mais aussi de nombreux investisseurs étrangers qui ne suivent souvent que les valeurs de l’indice parisien. C’est ainsi que les actions Air France et Natixis, sorties du CAC en Septembre 2009 et Septembre 2011, ont perdu respectivement 3.87% et 3.45% en un mois, alors qu’à l’inverse l’indice CAC 40 progressait bien dans le même temps (respectivement +1.6% et +7.38%). Quant à Suez environnement, même si elle gagnait 5% un mois après sa sortie du CAC en Décembre 2011, l’indice parisien progressait de près de 12% dans le même temps.
A plus long terme, le dommage subi par une sortie du CAC 40 est généralement encore plus visible, notamment en termes d’image. Outre le mauvais coup de publicité provoqué par la sortie du CAC 40, la société subit à plus long terme une baisse de sa visibilité, qui était jusque là boostée par sa présence dans l’indice phare de la Bourse de paris. C’est ainsi que 9 mois après leur sortie du CAC, Natixis et Air France perdaient respectivement 8 et 12.5%, tandis que Suez gagnait 8%, mais pendant que l’indice CAC 40 gagnait 18%.
Inversement, les titres Legrand, Safran, et Technip qui ont remplacé respectivement Air France, Natixis et Suez Environnement, ont largement profité de leur entrée dans l’indice CAC 40. Les effets ne sont pas immédiats. Un mois après leur entrée dans le CAC, Safran perdait 1%, tandis que Technip performait moins bien que Suez Environnement qu’il avait pourtant remplacé dans l’indice. Il faut dire que les titres qui entrent dans le CAC ont souvent connu juste avant des beaux parcours boursiers et ont besoin de souffler. De plus, il faut sans doute quelques mois pour que la nouvelle notoriété porte ses fruits. C’est ainsi que lors des 9 mois qui ont suivi leur entrée dans le CAC, les titres Safan, Technip et Legrand gagnaient respectivement 11%, 27%, et 41% !
Il est difficile de mesurer le rôle qu’a joué l’entrée dans le CAC sur ces performances. En effet, les titres entrants dans le CAC ont toujours connu de beaux parcours boursiers avant d’intégrer l’indice parisien. Le fait qu’ils continuent de performer après leur entrée peut aussi simplement s’expliquer par la qualité de leurs fondamentaux et leur croissance solide. A l’inverse, les sociétés qui sortent du CAC sont souvent sur le déclin, et il n’est pas surprenant que leurs titres continuent à baisser plusieurs mois après leur sortie de l’indice parisien.