Petit retour en arrière… Les Sages de la rue Cambon avaient proposé dans un rapport publié jeudi dernier de raboter les avantages fiscaux dont bénéficient les retraités afin de résorber le déficit. Evalués à 12 milliards d’euros, les cadeaux du Fisc accordés sont désormais dans le viseur de la Cour des comptes.
Pour économiser 5 milliards d’euros, la Cour suggère ainsi la suppression de l’abattement de 10% de l’impôt sur le revenu dont bénéficient les pensions et dans le même temps, ils proposent d'aligner le taux de CSG de 6,6 % acquitté par 49 % des retraités sur celui des actifs (7,5 %). Le gain estimé est de 1,2 milliard d’euros. La Cour ne propose pas imposer davantage, les autres retraités, aux pensions plus modestes. Ces derniers paient soit une CSG minoré à 3,8% ou en sont exonérés. En contrepartie de ce durcissement, la Cour plaide pour un relèvement de la couverture vieillesse des personnes les plus pauvres. Près d’un million de personnes sont au minimum vieillesse (777,16 euros par mois)
Ces diverses suggestions ont trouvé un écho chez l’exécutif. Le sujet ne serait pas tabou pour « ceux qui ont beaucoup d’argent ». Hier, le ministre du Travail Michel Sapin a ainsi confirmé cette piste, indiquant que les retraités « extrêmement aisés » seraient taxés de la même manière que les salariés aisés. Le ministre tient à préciser que les retraités aux faibles pensions seraient épargnés par ce tour de vis.
Les syndicats de retraités n’ont pas tardé à monter au créneau. L’UCT-CGT dénonce un « rapport orienté et non objectif sur la situation des retraités en France et particulièrement la situation des femmes retraitées ou veuves ». L’Union nationale des Retraités et Personnes Agées (UNRPA) est beaucoup plus virulent dans ses propos, estimant que « du haut de leur tour d’ivoire ces messieurs de la Cour des comptes crient haro sur les retraités, ces pelés, ces galeux d’où viendrait tout le mal ».