Le spécialiste des services dans le domaine de la santé Cegedim, a publié une perte nette de 102,6 millions d'euros au premier semestre contre un bénéfice de 17,1 millions d’euros un an plus tôt.
Une perte nette significative, de plus de 100 millions d’euros, due à la dégradation de la conjoncture qui va provoquer une légère érosion de son Ebitda en 2012.
Après un premier trimestre de bonne facture, en ligne avec les objectifs, le deuxième trimestre a été marqué par une nouvelle détérioration de la conjoncture, en particulier dans de nombreux pays développés. Un environnement difficile qui a plombé le chiffre d’affaires qui ressort en baisse de 2,7% en données comparables à 453,3 millions d’euros au premier semestre 2012 pour un résultat opérationnel courant de 37,6 millions d’euros en chute de 9,2% par rapport à fin juin 2011.
Le groupe justifie cette contre-performance par le constat selon lequel « Les pays matures sont confrontés à une augmentation des coûts de santé ce qui accroît les difficultés dans un climat économique déjà tendu. Ils se voient donc contraints d'adopter des initiatives de limitation des coûts. Ces initiatives se répercutent sur les budgets des laboratoires pharmaceutiques qui ajustent alors à la baisse le nombre de leurs visiteurs médicaux. Ainsi, environ un tiers du chiffre d’affaires de ce secteur se trouve sous pression. Cette activité ayant des coûts fixes élevés, l’impact sur la marge est assez direct. Ces facteurs pénalisants s’exercent en particulier dans les pays d’Europe du Sud (11% du chiffre d’affaires) » explique le groupe.
Ainsi, l’évolution défavorable des perspectives a impacté l’EBITDA qui s’établit à 68,3 millions d’euros contre 75,4 millions d’euros un an plus tôt. Alors que les secteurs Professionnels de santé et Assurances et services progressent en organique de respectivement 0,3% et 5,4%, le secteur CRM et données stratégiques dégringole de 6,7%. En conséquence, la marge opérationnelle passe ainsi de 9,0% à 8,3% notamment à cause de la baisse d’un point de marge du secteur CRM et données stratégiques, qui ressort à 1,8% contre 2,8% un an auparavant.
Si les professionnels du secteur font preuve d’attentisme en Europe, le spécialiste des services de santé a pleinement profité de l’essor des pays émergents avec, notamment, la montée en puissance de la Chine. Le nombre de visiteurs médicaux dans l’empire du milieu a en effet bondi de 17% pour atteindre 80 000 à fin mars 2012, dépassant ainsi pour la première fois les USA avec 72 000 visiteurs médicaux.
Malgré une conjoncture morose, « Cegedim demeure serein quant à son potentiel de croissance future, continue à donner la priorité à l’innovation, au désendettement et reconduit son Plan d’Amélioration de la Performance »
En guise de perspectives, le Groupe anticipe sur 2012 une très légère croissance de son chiffre d’affaires combinée à une très légère érosion de son EBITDA par rapport à 2011.
Si la valorisation est très attractive, le groupe capitalisant 217 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 911 millions en 2011, l’annonce d’une lourde perte semestrielle consécutive à un environnement dégradé offre peu de visibilité. Si la société est valorisée 7,1 fois ses bénéfices attendus pour 2012, pour une VE sur Ebitda de 4,7 fois, l’environnement économique est trop difficile pour inciter les analystes à passer à l’achat.
Le marché sanctionne d’ailleurs la publication avec un repli du titre de 2,23%, à 15,38 euros. 33% des analystes interrogés par FactSet sont à l’achat sur le dossier qui s’inscrit en repli de 9,2%, depuis le début de l ‘année. Les analystes visent en moyenne 22 euros, mais la majorité des brokers, 50%, sont à la vente sur le dossier.