L’euro se raffermit sensiblement, et s’installe confortablement au dessus des 1,30 face au billet vert, dans l’attente d’une demande d'aide financière imminente en provenance d’Espagne. La veille Madrid est parvenue à se refinancer dans de meilleures conditions sur les marchés avec une prime de risque qui s’est effondrée de 100 points de base précisément parce que les investisseurs pariaient sur ce plan de sauvetage.
Alors que les marchés actions s’offre un rebond technique, la monnaie unique s’adjuge 0,47%, à 1,3038 et grimpe également de 0,49% face au yen, à 101, 98 face au yen.
La profession de la devise européenne est également soutenue par les propos de Christine Lagarde, patronne du FMI, qui estime dans un entretien au Wall Street Journal que les besoins de recapitalisation des banques espagnoles devraient finalement être moins importants que prévu.
Pour rappel, fin juin, l'Union européenne avait accordé jusqu'à 100 milliards d'euros d'aide à l'Espagne pour venir en aide à ses banques, fragilisées par leur exposition à l’éclatement de la bulle immobilière dans le pays.
A cette époque, le Fonds monétaire international avait évalué à "au mois 40 milliards d'euros" les besoins de recapitalisation des banques espagnoles mais ce montant pourrait toutefois être plus élevé aujourd'hui étant donné que l'Espagne s'est enfoncée un peu plus dans la récession, avec un recul de son produit intérieur brut (PIB) de 0,4% par rapport aux premiers mois de l'année où il avait déjà baissé de 0,3%.
Madrid, jusqu’à présent réticente à demander une aide financière à l’Europe par crainte d’une perte de souveraineté se résout peu à peu à remplir les conditions qui lui seront imposées si elle fait appel à une aide internationale.
L’Espagne envisagerait notamment une reforme des retraites, une mesure plébiscitée par Berlin qui lui permettrait d’économiser 4 milliards d’euros. Plus précisément, l'Espagne envisagerait de geler les retraites et d'accélérer la procédure repoussant l'âge du départ en retraite de 65 à 67 ans. Un signal fort pour envoyé à Berlin et à la BCE de la volonté de l'Espagne d'engager des réformes structurelles reportées jusqu'ici en raison de leur impopularité.