Petite agitation dans le monde des médias. Après l’offre d'achat amicale du nippon Dentsu sur son homologue britannique Aegis pour 3,16 milliards de livres sterling, c’est autour de Publicis de faire main basse sur le néerlandais LBi pour 416 millions d’euros.
Peu connu dans nos frontières, LBi est une agence de communication numérique qui jouit d’une exposition mondiale avec près de 2 200 employés dans ses rangs. Elle a réalisé un chiffre d'affaires 2011 de près de 200 millions d’euros, soit une croissance de 12% sur la période. Concernant sa profitabilité, rien à redire, la marge d’Ebitda est attendue à 16% sur la base d’un Ebitda de 40,3 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 242,7 millions d’euros escomptés pour 2012. Avec le néerlandais sous sa coupe, le groupe de Maurice Levy va augmenter considérablement ses positions en Europe dans le numérique avec 35% de parts de marché contre seulement 20% avant cette acquisition. Traditionnellement présente sur le segment du marketing numérique, LBi a en effet élargi son offre à une vaste palette de services en médias numériques, allant des services en communication et e-commerce à la stratégie de marque, la gestion de contenu, les médias sociaux et au marketing mobile. Les clients du néerlandais prestigieux -Lloyds TSB, Volvo, Johnson & Johnson, Coca Cola, Carlsberg et Ikea
Cet achat ne va guère ébranler la structure financière de Publicis puisqu’elle dispose de « ressources disponibles » pour mener à bien cette opération. L’endettement net du groupe est limité à 25% de ses capitaux propres et le .ratio de dette nette sur Ebitda est attendu à 0,3 d'ici à 2013… Le groupe a donc encore de la marge pour se laisser tenter par d’autres cibles.
Sur l’ensemble du premier semestre, les revenus de Publicis s’étaient établis à 3,08 milliards d'euros, en hausse de 14,3% en données publiées et de 2,8% sur une base organique. « Un fléchissement de la croissance du au fait que les annonceurs se réservent pour la seconde moitié de l'année marquée notamment par les Jeux olympiques de Londres et les élections aux Etats-Unis », à souligné le groupe. Et pourtant malgré ce ralentissement de l’activité, le résultat net du groupe a crû de 19% au premier semestre, à 275 millions d'euros, alors que son résultat opérationnel progressait de 14%, à 415 millions d'euros. La marge opérationnelle de Publicis est ainsi ressortie à 13,5% sur l'ensemble du premier semestre, un niveau équivalent à celui enregistré au premier semestre 2011, après avoir été de 16% sur l'ensemble de l'exercice 2011. Publicis continue par ailleurs de viser une stabilité de sa rentabilité cette année avec un taux d'environ 16%.
Un optimisme sans faille qui se reflète dans le cours de Bourse. Il se situe en effet a quelques encablures de ses plus hauts de 12 ans... Depuis fin 2008, l’action est sur une tendance de long terme haussière. Sur la période, le titre affiche une hausse de 171% au compteur. Les ratios ne sont pas pour autant tendus avec un PER de 11,4 pour 2012 et 10,8 estimé pour 2013. Une valorisation qui demeure raisonnable alors que le rachat de Dentsu par Aegis s’est fait à un prix représentant 20 fois le bénéfice par action attendu pour cette année. Mais la marche en avant du titre de la société de l’avenue des Champs Elysées a été brièvement interrompue par le fort repli des bourses de l’été dernier. Mis à part cette parenthèse, cette tendance devrait se poursuivre, d’autant plus que la croissance du secteur est à l’ordre du jour alors que Publicis reste très profitable avec une marge qui devrait à nouveau progresser. Le groupe de Maurice Levy table toujours sur un objectif de rentabilité opérationnelle du groupe à 18 % à moyen terme… Rien d’étonnant à ce que le titre ait franchi sans grande difficultés ses plus hauts de 2002 (39 euros), 2007 (37 euros) et 2011 (41 euros) en mars dernier...