Gemalto, leader mondial de la sécurité numérique ne connait pas la crise. A la faveur d’une forte hausse de ses résultats au premier semestre, le groupe est en avance d'un an sur son principal objectif financier pour l'année 2013. Le résultat opérationnel courant devrait en effet atteindre 300 millions d’euros dès cette année alors que l’objectif initialement fixé dans le cadre de son plan stratégique 2010-2013 visait l'horizon 2013.
En effet, sur la seule première moitié de l'année, le résultat opérationnel de ses activités a bondi de plus de 50% à 115 millions d'euros alors que l'an dernier, il était ressorti à 239 millions d'euros sur l’ensemble de l’exercice.
« De très bons résultats semestriels", s'était alors enthousiasmé Oddo Securities qui saluait une performance "nettement supérieure aux attentes", grâce aux "très belles performances de la téléphonie".
Dopée par le déploiement des nouvelles générations téléphonie mobile et par le développement des transactions par téléphone, la rentabilité de la division mobile a ainsi doublé d'une année sur l'autre à 14,6% contre 7,4% un an auparavant.
Parallèlement, la croissance organique de 6% de son activité a permis un doublement de son résultat opérationnel courant à 69,4 millions d'euros.
C’est que Gemalto est sur un créneau très prometteur. L'adoption progressive des cartes bancaires à puce, en remplacement des cartes à bande magnétique, a permis une hausse organique de 4% à 267,1 millions d'euros du chiffre d'affaires de la branche Transactions sécurisées, et une progression de 1,1% de son résultat opérationnel courant.
De plus, la multiplication des programmes de cartes d'identité dites eID a porté l'activité de la branche Sécurité en hausse organique de 19% à 180 millions d'euros et permis une progression de 7% à 19,2 millions d'euros de son résultat opérationnel courant, compte tenu des investissements en cours pour préparer sa croissance future.
Les résultats de la plus petite division Machine-to-Machine, littéralement de communication entre machines, est restée à la traîne du reste du groupe a notamment en raison d'importants investissements.
Des perspectives florissantes, notamment sur le développement de la téléphonie mobile de quatrième génération. En effet, l'adoption par les Etats-Unis de la carte bancaire à puce, en remplacement des cartes à bande magnétique, pourrait permettre à seule de doubler la taille de son activité de transactions sécurisées, qui génère environ un quart du chiffre d'affaires et du résultat opérationnel courant de Gemalto mais le groupe a d'ores et déjà prévenu que l'opération ne devrait pas générer de revenus matériels avant la fin de l'exercice 2013. La Chine présente aussi un potentiel important dans la mesure où le gouvernement chinois a annoncé qu'il voulait remplacer tout son parc de cartes magnétiques par des cartes à puce d'ici à 2015. Ce qui représente un total de 1,8 milliard de cartes.
Des perspectives de développement qui n'ont pas échappé aux investisseurs. Le titre fait un parcours sans faute note et flambe de 85% depuis le début de l'année. Avec un VE sur Ebitda de 19,6, le titre commence à devenir cher d’autant que l’action se traite désormais sur un ratio cours sur bénéfice retraité anticipé en 2012 et en 2013 de respectivement 24,4 et 20,4.
En dépit d’une hausse de 85% du titre depuis le début de l’année, 84% des analystes sont encore à l’achat sur le dossier, avec un objectif de cours à 68,75 euros. Le temps pour le titre de faire une pause estime CM-CIC Securities qui dégrade Gemalto de "accumuler" à "conserver", avec un objectif de cours maintenu à 71 euros. Le broker estime que les perspectives du fabricant de cartes à puce sont désormais bien valorisées en Bourse et considère qu'à 65 euros, le titre redeviendrait attractif. Le titre reculait de 1,12%, à 68,82 euros.