Les rendements obligataires continuent de se détendre en Europe , et en particulier en Espagne dont le taux à 10 ans dégringole de 15 points de base pour revenir à « seulement » 5, 68%, après avoir culminé à 7,2% avant le sommet européen des 28 et 29 juin. Une chute de la prime de risque de 152 points de base qui ramène les taux en deçà de la ligne rouge de 6% mais qui restent trop élevés pour être supportables à long terme.
Alors que le marché commençait à perdre patience, l'Espagne serait enfin prête à adresser une demande d'aide officielle à la zone euro. Une demande d’aide largement anticipée et attendue par les marchés depuis le 6 septembre, date à laquelle la BCE lançait un programme de rachats d’obligations en quantité illimitée. Or pour profiter du programme de la BCE, censée faire baisser les coûts d’emprunts des pays en difficulté, l’Espagne doit au préalable formuler une demande d’aide officielle auprès de ses partenaires, demande qu’elle ne cesse de repousser.
Selon Reuters, ce plan de sauvetage, tant attendu, pourrait intervenir dès le week-end prochain. "Les Espagnols étaient un peu hésitants, mais ils sont maintenant prêts à demander une aide", a indiqué Reuters, citant un haut représentant européen. L'agence de presse a cependant indiqué qu’une autre source allemande haut placée avait déclaré que "Cela n'a aucun sens de soumettre au Bundestag de prochaines décisions sur la Grèce, Chypre et peut-être l'Espagne une par une. Il serait logique de les regrouper, en raison de leur contenu et aussi d'un point de vue politique", a-t-elle estimé.
Enfin une porte-parole du Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, contredisait cep oint en déclarant ne pas être informée d'objections de l'Allemagne à une demande d'aide de la part de l'Espagne.
Quoi qu’il en soit, Mariano Rajoy a d’ores et déjà ouvert la porte à un plan de sauvetage lorsqu'il a annoncé des coupes budgétaires drastiques pour 2013. Au vu des reformes engagées par l’Espagne pour réduire son déficit, l’octroi d’une aide financière européenne ne nécessitera vraisemblablement pas en contrepartie d’aller un cran au dessus dans l’austérité.
Un facteur pourrait également achever de convaincre l’Espagne à demander une aide, il s’agit de Moody’s qui pourrait incessamment sous peu dégrader la note souveraine du pays en catégorie spéculative.
Les marchés quant à eux parient très clairement sur une demande d’aide imminente. Preuve en est, la chute du rendement espagnol d’une quinzaine de points de base alors que parallèlement le rendement obligataire Italien se détendait de 7 points pour revenir sous la barre des 5%, à 4,98% précisément.