Plombé par la morosité de la conjoncture mondiale, l’euro poursuit sa glissade face à l’ensemble des devises, en direction des 1,29 face au billet vert et du seuil des 103 yens face à la monnaie nipponne
Les indicateurs économiques qui viennent d’être publiés ne laissent en effet guère d’espoir quant à une éventuelle reprise économique d’ici la fin de l’année. En France, l'activité économique s'est de nouveau contractée en octobre, laissant craindre un quatrième trimestre difficile pour la deuxième économie européenne. L'indice composite redresse toutefois légèrement la barre, en ressortant à 44,8 en octobre en données provisoires, contre 43,2 en septembre. Pour le secteur manufacturier, l'indice s'est établi à 43,5 en octobre, contre 42,7 en septembre alors que du coté du secteur des services, le PMI s'est établi à 46,2, contre 45 en septembre.
Au sein de la zone euro, le déclin de l'activité économique s'est accentué en octobre, signe que le quatrième trimestre a mal démarré et qu'une reprise pourrait être encore lointaine.
Le PMI composite de la zone euro s’effondre ainsi au plus bas depuis 40 mois en s’inscrivant à 45,8 en octobre, après 46,1 en septembre. C’est l'activité manufacturière qui inscrit le plus fort déclin, passant de 46,1 à 45,3, tandis que l'activité du secteur des services se contracte au même rythme, comme en témoigne l'indice PMI des services, ressorti à 46,2 en octobre, contre 46,1 en septembre.
Des chiffres inquiétants, et inférieurs aux prévisions des économistes, qui tablaient sur une modeste amélioration de l'activité après les mesures adoptées par la Banque centrale européenne (BCE) et les gouvernements des Etats de la zone euro pour résoudre la crise de la dette et restaurer la croissance.
Selon Chris Williamson, économiste en chef chez Markit, l’institut qui publie les données, le chiffre d'octobre correspond à une contraction de plus de 0,5% de l'économie de la zone euro au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents. Pour couronner le tout, le climat des affaires en Allemagne tombe au plus bas depuis 2010 selon l’indice Ifo qui s’inscrit à 100 points alors qu’il était attendu autour des 101,6 points.
De quoi tuer dans l’œuf toute tentative de rebond technique de la devise européenne qui flirtait pourtant avec le seuil psychologique des 1,30 en début de séance européenne. La monnaie unique accuse désormais un repli de 0,38% face au billet vert, pour se négocier à 1,2925 et dégringole de 0,48% face au yen pour s’changer à 103,10 après avoir déjà dévissé de 1% la veille face à la monnaie nipponne.
L’euro cède également 0,54% face au sterling (à 0,8093), se repli de 0,53% face au dollar canadien (1,2819) et chute de 0,83% face au dollar australien (à 1,2540).