Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas sur les marchés obligataires. Alors que la veille les marchés reprenaient gout pour le risque, aujourd’hui c’est l’aversion au risque qui domine la tendance, les opérateurs préférant opter pour la prudence avant la publication de la croissance américaine en début d’après midi.
Sur le marché secondaire, les rendements des pays périphériques se tendent. Alors que le taux de chômage espagnol a encore grimpé au troisième trimestre pour s'établir à 25,02% des actifs, un taux qui atteint 52,34% chez les jeunes, le rendement obligataire à 10 ans de l’Espagne grimpait de 5 points de base pour s’établir à 5,61%.
En Italie le 10 ans se tendait aussi de 4 points de base pour se négocier à 4,89%. Pourtant, Rome a placé une ligne de 674 millions d’euros arrivant à échéance en janvier 2011 assorti d’un taux en baisse, à 3,33% contre 3,68% lors que la précédente adjudication réalisée le 25 septembre dernier. Le ratio de couverture en revanche s’inscrivait en légère baisse à 2,13 contre 2,26 auparavant.
Le Trésor Italien a également placé 326 millions d’euros à échéance 2026 avec un taux en chute libre qui s’inscrit à 3,75% alors que le 26 juin dernier, quelques jours donc avant le sommet européen où Mario Draghi affirmait que l’euro était « irréversible » le rendement que l’Italie avait du consentir s’inscrivait à 5,26%.
De plus, en dépit d’une prime de risque en chute libre, les investisseurs étaient plus nombreux à acheter de la dette italienne sur une maturité aussi longue, en témoigne le ratio de couverture qui s’inscrit à 2,71 contre 2,43 auparavant.
En Allemagne, le bund perdait 4 points de base pour refluer à 1,54% quand l’OAT perdait de 2 points à 2,24%, malgré la décision de l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's de procéder à une révision de sa notation des principales banques françaises. L’agence évoque une augmentation des risques qui pèsent sur le système bancaire et l'exposent plus fortement à une récession dans la zone euro. S&P a par ailleurs souligné dans son communiqué que l'environnement économique des banques françaises devrait se détériorer en raison de la correction des prix de l'immobilier.
Si cette décision n’a pas d’impact sur l’OAT, le coût de l'assurance contre un risque de défaut sur la dette (CDS) des banques françaises s’inscrivait en hausse. Les primes des CDS à cinq ans de BNP Paribas et Crédit Agricole augmentent de 5 points de base par rapport à la clôture de jeudi, à 155 et 176 points de base, respectivement, tandis que le coût du CDS sur Société Générale grimpe de 3 points de base, à 194 points de base