En dépit d'un ralentissement de la croissance en Asie-pacifique, le marché du luxe devrait tirer son épingle du jeu pour les fêtes de fin d'année.
C'est un fait, la croissance économique mondiale ralentit la cadence. L'Europe s'enlise peu à peu dans la récession, le ralentissement du marché chinois se confirme tandis que le PIB du Japon s'est contracté de 0,9% au 3ème trimestre, ce qui constitue sa plus forte chute depuis celle qui a suivi le séisme et le tsunami de mars 2011. De quoi plomber le secteur du luxe, qui réalise près de 40% de ses ventes dans la région Asie-pacifique.
A l'exception d'Hermès, qui a dévoilé une dynamique dans l'empire du Milieu qualifiée d' « époustouflante » par nombre d'analystes, la majorité des groupes de luxe, qui avaient pour habitude de dévoiler une croissance à deux chiffres dans la région, ont subi le contrecoup du ralentissement économique.
C'est Burberry qui fut le premier en septembre à lancer un avertissement sur ses résultats, en raison d'un ralentissement de ses ventes en Chine. Un constat partagé par le numéro un mondial du luxe, LVMH, qui a vu la croissance de ses ventes être diviser par deux au troisième trimestre passant à 6 %, contre 12 % au deuxième trimestre. Avec là encore, notamment pour Louis Vuitton, une baisse de régime en Chine. Même constat pour Gucci, la marque phare de PPR, dont les ventes ont été affectées par le ralentissement économique chinois. Si la progression reste solide, avec une hausse de 7% des ventes, elles sont en retrait par rapport aux 10 % de croissance enregistré au deuxième.
Pour Richemont, le deuxième groupe de luxe mondial, et par ailleurs propriétaire de Cartier, le constat est encore plus brutal avec une croissance en Asie-Pacifique de seulement 9 % au premier semestre, contre 60 % un an plus tôt.
De quoi alimenter l'inquiétude des opérateurs car le marché asiatique est l'un des moteurs de la croissance du luxe. Pour autant, les spécialistes du secteur, estiment qu'il n'y a pas de quoi s'alarmer et continuent de prévoir une croissance annuelle de 10 % des ventes en 2012, soit une progression identique à celle de 2011 selon une étude réalisée par Bain & Company,
Et c'est encore l'Asie-Pacifique qui devrait rester le moteur des ventes, selon Bain & Company, avec « une augmentation estimée à 18 %. La croissance devrait être de 13 % aux Etats-Unis et seulement 5 % en Europe, soit environ 2 fois moins qu'en 2011 », souligne le cabinet d'études. De plus d'autre pays émergents, comme le Brésil, l'Inde ou la Russie devrait offrir de formidables relais de croissance aux groupes du luxe, capable de compenser la faiblesse des marchés matures.
Selon Pictet Asset Management « les consommateurs de ces pays ont pesé pour 43 % dans les dépenses mondiales de luxe en 2011 (...) et devrait passer à 60 % en 2020, selon le cabinet.
Autre source de croissance pour le luxe, le tourisme comme en témoigne le constat selon lequel 38 % des produits de luxe sont achetés lors de voyages. Les touristes venus faire leurs emplettes en Europe profitent en effet de multiples avantages en achetant à l'étranger tels que les formules de détaxe ou encore un taux de change avantageux. Mis bout à bout, ces avantages leur offrent des prix beaucoup plus attractifs que chez eux. Le touriste ne s'y est pas trompé. Selon une étude d'HSBC, les touristes chinois représentent à eux seuls un tiers des dépenses dans ce secteur au niveau mondial. Si bien que pour le secteur du luxe, c'est encore le consommateur asiatique qui donne le « la ».