L’aversion au risque continue de dominer les échanges. Le spectre d’un fiscal cliff aux Etats-Unis qui pourrait faire faire basculer la première puissance économique mondiale dans la récession alimente l’inquiétude des investisseurs alors qu’en Europe, les déboires de la Grèce se poursuivent
Si Athènes a obtenu un délai de deux supplémentaires pour atteindre ses objectifs de réduction de déficit, la dette grecque n’est toujours pas soutenable compte tenu de la récession qui frappe le pays et qui anéantit les efforts de réductions des dépenses publiques.
De quoi entretenir l’inquiétude des marchés qui délaissent les actifs risqués pour investir dans les valeurs refuges.
L’obligation refuge en Europe qui n’est autre que le Bund allemand, voit son taux à 10 ans s’effondrer à 1,33%, des niveaux que l’on n’avait pas vus depuis le 31 aout dernier. En dépit d’une confiance dans le milieu des affaires allemand en berne, comme en témoigne la chute du ZEW qui passe -11,5 à -15,7 points en octobre, (alors que les économistes espéraient en moyenne une légère embellie à -10) le contrat futur sur le bund s’échange à 143,30 points. Parallèlement, le CDS à 5 ans de l’Allemagne, l’assurance contre un défaut de payement, reste inchangé à 33 points selon l’institut Markit.
Même constat pour l’OAT française dont le rendement tombe au plus bas depuis le 24 aout, à 2,06% alors que selon l’Insee, l’emploi dans les secteurs marchands a fortement reculé au troisième trimestre, perdant 50 400 postes sur la période, après la destruction de 22 400 emplois au deuxième trimestre, signe que la contraction de l’économie a des conséquences visibles sur le marché de l’emploi. Et pourtant, le contrat futur échéance 6 décembre sur l’OAT s’inscrivait à 136,64 points, au plus haut historique.
Du coté des obligations périphériques, le rendement à 10 ans Italien se tend légèrement de 2 points de base sur le marché secondaire pour se négocier à 5,91% alors que parallèlement le CDS à 5 ans Italien grimpe de 5 points de base pour atteindre 317 points de base selon Markit. Le Trésor italien a d’ailleurs réalisé un test grandeur nature en plaçant pour 6,5 milliards d'euros de titres de dette à 12 mois, qui arrivent à échéance le 14 novembre 2013. La ligne obligataire est assortie d'un taux de 1,762%, en baisse par rapport aux 1,941% consentis lors de l'adjudication du 10 octobre.
Enfin, le 10 ans espagnol, victime de l’aversion au risque, voyait son rendement se tendre de 5 points se rapprochant un peu plus de la ligne rouge des 6%, à 5,91% précisément alors que parallèlement, le CDS à 5 ans espagnol grimpait de 5 points de base pour s’échanger à 350 points, toujours selon Markit.