L’euro reste englué à son plus bas niveau depuis deux mois face au dollar, assommé par une avalanche de mauvaises nouvelles. D’abord, il semble de plus en plus évident que le délai supplémentaire de deux ans accordé à Athènes par l’Eurogroupe ne sera pas suffisant pour lui permettre d’atteindre ses objectifs de réduction des déficits.
La dette publique grecque reste par conséquent insoutenable en l’état, d’autant qu’Athènes doit absolument obtenir le déblocage d’une ligne de crédit de 30 milliards d’euros pour rembourser ses créanciers et éviter la faillite. Et pourtant malgré l'urgence, les ministres des Finances de la zone euro ont finalement décidé de s'accorder huit jours de plus pour trouver un accord sur le casse tête grec.
En attendant, l'Agence de gestion de la dette grecque a du placer pour 4,06 milliards d'euros de titres de dette à 4 et 13 semaines, afin de pouvoir rembourser une ligne obligataire de 5 milliards d'euros qui arrive à maturité le 16 novembre.
Outre le spectre d’un défaut grec, les perspectives économiques en Allemagne sont ressorties bien en deçà des prévisions en novembre, signe que la santé de la première économie de la zone euro devrait se dégrader au cours des six prochains mois sur fond de crise persistante dans la région. L'indicateur économique avancé ZEW a ainsi reculé en novembre à -15,7, contre -11,5 en octobre alors que les économistes anticipaient une légère embellie des perspectives en tablant sur une remontée de l ‘indice à -10. Un repli qui dissipe l'espoir que l'économie allemande échappe au ralentissement généralisé observé dans la zone euro et renforce par ailleurs la possibilité que l'Allemagne enregistre une contraction économique au quatrième trimestre.
Quant à la France, la deuxième économie de la zone euro ne devrait pas briller par ses performances économiques alors que la Banque de France (BdF) prévoit un recul de l'activité de 0,1% au troisième trimestre. Ce serait un premier pied dans la récession, qui, selon la même institution, devrait se matérialiser à la fin de l'année, avec un nouveau repli de 0,1%.
Des prévisions d’autant plus moroses que ce sont l’ensemble des perspectives économiques de la zone euro qui sont orientées à la baisse. La Commission Européenne prévoit une croissance atone pour 2013 qui ne devrait pas dépasser les 0,4% pour l’ensemble de l ‘union monétaire. Quant aux pays périphériques, la récession devrait se poursuivre en 2013, en témoigne les prévisions de la Banque du Portugal qui anticipe désormais une contraction de 1,6% du PIB l'an prochain et se montre plus pessimiste que le gouvernement et la troïka (UE-BCE-FMI) concernant l'impact récessif de leurs mesures d'austérité.
De quoi plomber la monnaie unique qui se négocie sur ses plus bas depuis deux mois face au billet vert, à 1,2677. L’euro perd également du terrain face à la devise japonaise en accusant un repli de 0,5% pour se négocier à 100,63 et se déprécie de 0,2%face au sterling à 0,7990.