Soitec, le fabricant de composants pour les industries électronique et photovoltaïque a creusé sa perte opérationnelle au premier semestre de son exercice 2012-2013, en raison de l'impact sur ses comptes de la baisse de son chiffre d'affaires, des investissements engagés pour développer son activité solaire et de dépréciations d'actifs.
Face à des marchés difficiles, le groupe a indiqué avoir engagé "un programme de réduction des coûts à hauteur de 20 millions d'euros en base annuelle" dans sa division électronique. L'activité de cette dernière qui pèse pour pratiquement 98% du chiffre d’affaires devrait d’ailleurs « demeurer faible sur les prochains trimestres avec une visibilité limitée au second semestre de l'exercice », a précisé le groupe dans un communiqué.
Comme prévu, Soitec a accusé une perte nette de 132,3 millions d'euros, au cours du premier semestre, en raison notamment d'une perte opérationnelle courante de 70,2 millions d'euros à laquelle se sont ajoutées des dépréciations pour un montant de 51,3 millions d'euros. Un an auparavant, la perte opérationnelle du groupe s’établissait à 8,5 millions d'euros pour une perte nette de 12,9 millions d'euros.
La branche Electronique (97,9% du CA) a accusé une perte opérationnelle courante de 17,1 millions d'euros, en raison notamment d'une baisse de 22,5% à 126 millions d'euros de son chiffre d'affaires.
Quant à la division Energie Solaire, le groupe peine à générer des revenus significatifs alors que parallèlement son activité qui nécessite des investissements couteux est hautement capitalistique.
Pour preuve, la branche solaire n'a généré qu'un chiffre d'affaires de 4,2 millions d'euros au premier semestre, à comparer à une perte opérationnelle courante qui s’élève à 40 millions d'euros en raison des dépenses d’investissement. Par ailleurs, si Soitec estime avoir réalisé l'essentiel des investissements nécessaires au développement de son activité solaire au cours du premier semestre, il n'attend toujours pas de "contribution significative" de sa division solaire au chiffre d'affaires d'ici à la fin de l'exercice.
En attendant les retombées positives dans le domaine du solaire, Soitec tente de diversifier ses sources de revenus et de limiter sa dépendance envers un secteur, celui de l’électronique, et surtout un client, le fabricant américain de microprocesseurs AMD qui ne prévoit pas d'utiliser sa technologie de silicium sur isolant dans sa prochaine gamme de puces.
En conséquence, le fabricant de silicium a fait état de perspectives prudentes pour le reste de l'exercice, et anticipe un résultat opérationnel qui restera négatif sur l'ensemble de l'exercice. Néanmoins, le groupe estime que sa trésorerie disponible, de 131 millions d'euros à la fin septembre, "devrait rester suffisante pour permettre de satisfaire aux enjeux et opportunités de l'exercice 2013-2014" grâce à une restructuration de sa branche électronique et une réduction de ses investissements dans le solaire.
En repli de 41,27% depuis le début de l’année, le titre se distinguait à la baisse sur le SBF 120, accusant une chute de 4,3%, à 2,25 euros.