Le plan d’économies annoncé par TF1 fait l’unanimité ce mercredi à la Bourse de Paris avec un titre qui caracole en tête du SBF 120. Il éclipse quelque peu une publication trimestrielle terne sur fond d’une conjoncture quelque peu déprimée et d’une forte pression concurrentielle.
Au troisième trimestre, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires de 551,7 millions d'euros, en baisse de 1,7%, pénalisé par une chute de 10,2% des recettes publicitaires à 266,3 millions d'euros après une baisse de 5,9% au premier semestre. « Dans le même temps, les activités de diversification ont pleinement joué leur rôle contra-cyclique », a précisé le groupe, soulignant en particulier les bonnes performances de la chaîne Eurosport, qui a vu ses recettes publicitaires et ses abonnements augmenter. Les activités de diversification dans leur ensemble ont généré un chiffre d'affaires en hausse de 7,9% sur le trimestre à 285,4 millions d'euros.
A l’instar des autres chaînes de télévision, TF1 est particulièrement exposé aux aléas de la conjoncture, près des trois-quarts de son chiffre d'affaires étant généré par la publicité, une activité cyclique. Les secteurs de l'alimentation, de l'assurance ou encore des télécoms ont en particulier réduit leurs investissements publicitaires, a également précisé le PDG du groupe de télévision Nonce Paolini. « Outre la pression sur les prix, la base de comparaison est défavorable, puisque la diffusion de la coupe du monde de rugby et des émissions phares comme Koh Lanta ou Loft Story avaient permis l'année dernière de limiter la baisse du chiffre d'affaires de la chaîne TF1 » a-t-il souligné.
Le groupe doit faire face « à une conjoncture économique dégradée et à une forte pression concurrentielle ». Sur le seul troisième trimestre, le résultat net part du groupe est en déficit de 5,9 millions d'euros alors qu'il était encore positif de 6,6 millions d'euros l’an dernier, à la même époque et de 93,5 millions au premier semestre. Le directeur financier, Philippe Denery, a expliqué cette importante dégradation de la rentabilité par l'impact négatif des premiers coûts liés au plan d'optimisation, à hauteur de 24,8 millions d'euros depuis le début de l'année. Ces provisions ont donc annulé un résultat opérationnel courant au troisième trimestre de 20,3 millions d'euros.
Le groupe, qui a maintenu sa prévision de stabilité de son chiffre d'affaires consolidé pour l'ensemble de l'exercice, n'a pas émis de prévisions pour le dernier trimestre de l'exercice et pour l'année 2013. « Nous avons une visibilité très réduite » a indiqué TF1. Pour 2013, même discours, la direction ne communiquera pas ses premières prévisions avant février.
Confronté une dégradation marquée du marché publicitaire, le groupe d’audiovisuel a dévoilé les contours de son nouveau plan d'économies après avoir déjà réduit ses coûts de 155 millions d'euros d'économies entre 2008 et 2011. Une première fois démenti par le groupe, ce dernier s’était résolu à en annoncer un plan de redressement au cours de l’été sans pour autant le chiffrer. Ce nouveau volet du plan se traduira donc par une économie de 40 millions d'euros sur le coût de la grille du groupe, 28 millions d'euros d'amélioration de la productivité, l'optimisation de l'organisation et de la masse salariale, et 17 millions d'euros de réduction des frais généraux. TF1 vise 85 désormais millions d'euros d'économies supplémentaires d'ici fin 2014 alors que des bruits de couloirs faisaient état de 50 millions d’euros.
L'action concédait plus de 10% depuis le début de l'année en Bourse avant l'annonce. Et sur cinq ans, le parcours de l’action de la première chaîne est encore loin d’être remarquable. Avec un repli de près de 60%, il a fait grincer plus d’une fois les dents des petits porteurs… C’est que le marché de la publicité n’est guère florissant, voire en berne. Mais le groupe a déjoué ce jour les pronostics d’analystes qui anticipaient un avertissent sur résultats. A 8,88 fois le résultat net estimé pour 2013, la valorisation est très certes attrayante mais les incertitudes sur le plan macroéconomique et la mutation du marché audiovisuel, sont des facteurs qui pourraient encore titiller le titre. Le groupe est parfaitement conscient d’où le nouveau plan d’économies initié par ses soins. TF1 est à la manœuvre en contenant ses charges alors qu’il peut également compter sur l'excellente performance des Diversifications. La société de Boulogne-Billancourt est en ce moment même en négociations exclusives avec le groupe de communication américain Discovery Communications sur une alliance stratégique centrée sur la chaîne Eurosport, la télévision payante en France ainsi que la production de contenus...