Au lendemain de la dégradation de la note souveraine française par l’agence Moody’s, les taux sur l’OAT se tendaient légèrement, de 3 points de base précisément pour se négocier à 2,17% contre 2,05% avant le coup de semonce de l’agence.
En l’espace de deux jours donc, les taux se sont tendus sur la dette française. Mais c’est également le cas de l’Allemagne, qui voit son taux à 10 ans se tendre de 2 points de base, à 1,44%, le spread, c'est-à-dire l’écart des couts d’emprunts entre la France et l’Allemagne reste stable à 73 points de base, contre 71 points la veille.
De fait, à l’exception de l’Allemagne, les investisseurs n’ont pas beaucoup d’alternative à la dette française, car c’est un marché très liquide, (où l’on trouve facilement un acheteur et un vendeur) à l’inverse de la Suède ou de la Finlande. De plus, même si la France a perdu son Triple A chez Standards&Poor’s et chez Moody’s, la dette française continue d’inspirer confiance.
Enfin, la dégradation de la note Française est occultée par la Grèce, dont les déboires sont revenus sur le devant de la scène. Après l’échec la veille des négociations des ministres des finances, l'Allemagne se disait confiante pour la prochaine réunion qui se déroulera le lundi 26 novembre. Un accord qui permettrait aux créanciers internationaux de la Grèce de verser une nouvelle tranche d'aide au pays et de combler son déficit croissant, devrait être annoncé la semaine prochaine. Sur le marché secondaire le taux à 10 ans grec chutait de 39 points de base, à 16,38%.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère des finances, Martin Kotthaus, a déclaré que le programme grec du Fonds européen de stabilité financière (FESF), le fonds de sauvetage de la zone euro, serait augmenté. "Nous avons bon espoir qu'une décision pourra être prise lundi" à ce sujet, a souligné le porte-parole. "Il y aura un ensemble de mesures", a-t-il ajouté.
La perspective du renforcement des mécanismes européens de sauvetage entrainait une détente des taux espagnols qui reculaient de 7 points de base pour se négocier à 5,7%.