Le groupe industriel allemand ThyssenKrupp s’inscrit en nette hausse de 2,72%, à 16,70 euros sur le DAX 30 après avoir été lanterne rouge dans les premiers échanges, avec une chute de pratiquement 3%.
Le groupe a d’abord été lourdement sanctionné pour la publication d'une perte sur son exercice 2011-2012, largement plus importante que prévu. En l’espace d’un an, la perte nette de l’aciériste est en effet passée de 1,3 milliard à près de 4,7 milliards d’euros.
Une perte très largement supérieure aux anticipations, le consensus tablant sur une perte de 985 millions d’euros qui s’explique par la forte dépréciation passées sur ses aciéries aux Etats-Unis et au Brésil, qui sont en vente depuis.
Le leader industriel allemand a en effet dû passer une dépréciation de 3,6 milliards d'euros sur ses activités sidérurgiques en Amériques. Une épine dans le pied de l’industriel allemand d’autant que 'le dossier Steel Americas, ainsi que des violations de règles par des responsables, n'ont pas seulement provoqué un dommage financier immense, mais aussi entamé notre crédibilité', reconnaissait le président de la direction Heinrich Hiesinger.
Le chiffre d'affaires quant à lui a baissé de 6% à 40,1 milliards d'euros de même que les prises de commandes (-5% à 42,3 milliards), un recul lié principalement aux volumes et aux prix dans les divisions matériaux, alors que la dynamique est restée favorable dans les biens d'investissement.
Confronté à la crise de la demande dans la sidérurgie, ThyssenKrupp souhaite se débarrasser de ses aciéries au Brésil et aux Etats-Unis, mais peine à trouver un repreneur. Alors que Steel Americas, a subi une perte d'exploitation annuelle ajustée de l'ordre du milliard d'euros, ThyssenKrupp a confirmé que la cession se déroulait pourtant normalement et devrait être bouclée durant l'exercice en cours.
Compte tenu de ce piètre exercice, ThyssenKrupp annule son dividende au titre de 2011-2012. Il n’en reste pas moins que l’annonce de la cession de ses deux branche déficitaires (Steel America aux USA et Inoxum au Brésil) devrait permettre au groupe de réaliser à nouveau des bénéfices l’an prochain, d’où le rebond de l’action sur le DAX malgré la lourde perte. Le sidérurgiste estime en effet que son chiffre d'affaires, hors Steel America et la filiale d'acier inoxydable Inoxum récemment vendue, sera stagnant durant l'exercice en cours, à quelque 40 milliards d'euros alors que parallèlement, le bénéfice d'exploitation ajusté ressortirait à un milliard d'euros. C’est précisément cette anticipation d’un bénéfice d’exploitation qui avoisinerait le milliard qui permet au titre de rebondir fortement sur le DAX 30.
