Après avoir dépassé une dépréciation d’actifs de 4,3 milliards de dollars sur ses actifs européens, la semaine dernière, ArcelorMittal a annoncé qu’il allait céder une participation de 15% dans l'opérateur canadien de mines de fer Labrador Trough à un consortium comprenant le sidérurgiste sud-coréen Posco et le taiwanais China Steel, a annoncé ce dernier lundi.
Le montant de la transaction, qui devrait être bouclée au premier semestre 2013, s'élève à 1,1 milliard de dollars, l’équivalent de 830 millions d'euros.
Avec cet accord, Posco, le quatrième sidérurgiste mondial, aura un accès direct à la production de fer et de charbon entrant dans la composition de l'acier alors qu'il devait jusqu'ici importer pratiquement la totalité de ses matières premières. Alors que le sud-coréen a déjà une participation de 1,5% dans le projet Roy Hill en Australie le nouveau consortium formé par Posco, China Steel et ArcelorMittal Mines Canada permettra à la nouvelle coentreprise de se partager le contrôle de Labrador Trough.
A travers ces cessions, Arcelor mittal cherche avant tout à préserver son niveau de cash flow, soumis à rude épreuve avec la chute de la demande en Europe, qu'il estime à 29% depuis le début de la crise financière en 2007.
Cette faiblesse de la demande, et l'anticipation qu'elle devrait persister à court et moyen terme, a conduit en toute logique à une révision en baisse des prévisions de cash flow. Or, c’est sur la base des prévisions du cash flow que sont valorisés les actifs européens. Cette dépréciation apparaît ainsi comme le signe qu'ArcelorMittal s'attend à ce que les problèmes du secteur de l'acier persistent dans la mesure où Arcelor est contraint d’enregistrer des écarts d'acquisition lorsqu'il paie un actif plus cher que sa valeur comptable.
Le groupe a donc entamé un vaste programme visant à céder des actifs pour réduire son endettement. Le marché apprécie puisque le titre signe la plus forte hausse avec un gain de 3,36%, à 13,37 euros.