L'euro est en forte hausse ce mercredi, profitant de l’engouement pour le risque après la conclusion d'un accord aux Etats-Unis en vue d'éviter le "fiscal cliff", qui menaçait de faire sombrer la première économie mondiale dans la récession.
Après de longues et âpres semaines de négociations qui se sont d’ailleurs étendues au-delà de la date butoir du 1er janvier, la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a adopté officiellement une loi prévoyant notamment de relever le taux d'imposition des foyers aux revenus annuels supérieurs à 450 000 dollars et de reporter de deux mois certaines coupes budgétaires.
Cette loi a été adoptée après que le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, est parvenu à déjouer une révolte des parlementaires conservateurs qui menaçaient de faire échouer ce projet alors que parallèlement, la loi avait déjà été adoptée par le Sénat, à majorité démocrate.
Alors que le spectre d’un fiscal cliff menaçait de faire basculer les Etats-Unis en récession, les marchés sont soulagés de voir que l'économie américaine ne pâtira pas autant qu'elle l'aurait pu des ajustements budgétaires au premier trimestre.
L'accord conclu à Washington remonte ainsi le moral des investisseurs, qui débouclent certaines de leurs positions sur le dollar américain, la première devise de réserve au niveau mondial, pour acheter des monnaies telles que l'euro.
Après une pointe à 1,3299 dans les échanges asiatiques, l’euro restait bien orienté face à la devise de l’oncle Sam et progressait de 0,46% pour s’échanger à 1,3260. La devise européenne bondit également de 0,94% face au yen, à 115,43 yens.
Signe du regain de l’appétit pour le risque, le billet vert quant à lui s’inscrivait en baisse face à ses contreparties, à l’exception notable du yen contre qui il bondit de 0,52%, à 87,10 yens.
Il semblerait que l’on assiste à la fin du mouvement ‘fly to quality’ qui poussait les investisseurs à se réfugier vers les actifs réputés les plus surs. Historiquement, le dollar américain a tendance à profiter de la recherche de sécurité du fait de son statut de première monnaie de réserve mondiale.
Ces valeurs refuges telles que le dollar américain et le yen subissent en conséquence des arbitrages au profit de devises plus risquées comme l’euro ou le dollar australien.