Le fabricant suisse de montres et bijoux de luxe Richemont (CFR.CH), qui détient notamment le joaillier Cartier et les stylos Montblanc, a émis des prévisions prudentes après avoir annoncé des ventes inférieures aux prévisions au titre de son troisième trimestre.
Le groupe de luxe Suisse, l’un des principaux concurrents de LVMH et de PPR, a donc dévoilé une progression de 5% de ses ventes à taux de change constants, entre octobre et décembre. Des ventes qui totalisent au final 2,862 milliards d'euros (contre 2,62 milliards d'euros un an plus tôt), et qui ressortent inférieures aux attentes, le consensus anticipant une hausse de 7,6% des ventes sur le trimestre. Sur neuf mois, les ventes atteignent 7,968 milliards d'euros, en croissance de 17% en données publiées et de 9% à changes constants.
Par ailleurs, si le chiffre d’affaires affiche une croissance de 9% en données publiées au troisième trimestre (contre 17% sur les neufs premiers mois de l'exercice 2012-2013), les perspectives du groupe incitent à la prudence.
Car selon Richemont, « A ce stade, rien ne permet de dire comment la situation de l'activité va évoluer et comment elle évoluera en Asie-Pacifique dans un avenir proche", a souligné suisse dans un communiqué.
Le groupe a notamment pâti d'une stagnation de ses ventes dans la zone Asie-Pacifique qui dope actuellement ses chiffres. A l'exception de la région Amériques, les ventes ont partout ralenti, a précisé le groupe. En effet, si dans la zone Amériques, les ventes ont accéléré, à 13% contre 4% lors de la première partie de l'année, en Europe la croissance des ventes s’essouffle avec une croissance de seulement 9% en Europe, contre 19% au premier semestre.
Seule l'ouverture de nouveaux points de ventes a permis de soutenir les ventes au détail, qui s’inscrivent en hausse de 9%. Mais elles ont toutefois nettement ralenti la cadence par rapport au premier semestre où elles affichaient une croissance à deux chiffres, de 15% précisément.
La croissance des ventes en gros s’essouffle aussi. Après une hausse de +8% sur la période avril-septembre, la croissance ralentit à 2%, les détaillants asiatiques jouant la carte de la prudence pour s'adapter à un environnement moins favorable.
Par spécialités, l'horlogerie (+9%) fait mieux que la joaillerie (+4%) et que les autres activités (+6%), tandis que Montblanc est stable.
Il n’en reste pas moins que c’est la stagnation des ventes en Asie-Pacifique, zone géographique qui dope habituellement les chiffres, qui plombe l’ensemble du secteur du luxe. Un coup de frein sanctionné par les investisseurs. Le titre Richemont dégringole de 5,97% à Zurich pour se négocier à 74 CHF. Dans son sillage, LVMH accusait la plus forte baisse de l’indice parisien avec un repli de 2,4% à 138 euros suivi de PPR et Hermès International qui abandonnent respectivement 1,98% et 2,02%
