La Cour des comptes ne va pas par quatre chemins. Elle propose de tailler dans les indemnités chômage des cadres, dans son rapport sur les politiques de l’emploi publié hier. Le but : limiter le déficit de l’assurance chômage estimé à 18,5 milliards d’euros pour fin, 2013. En cinq ans, le « trou » devrait donc être multiplié par plus de trois,…
Pour éviter que le système soit encore plus au bord du gouffre, les Sages de la rue Cambon proposent «mettre en place un taux de remplacement décroissant des prestations pour les niveaux d'indemnisation les plus élevés, à l'image de ce qui existe dans la plupart des pays européens». Autrement dit, elle préconise de réduire les indemnités des plus hauts revenus. La Cour des comptes estime que le régime d’assurance chômage actuel est « plus protecteur » et « plus accessible que dans d’autres pays ». Actuellement, un cadre moyen touchant 4 000 euros net par mois récupère 68,3% de son salaire net. L’indemnisation peut aller jusqu’à 6 161,29 euros par mois, un record européen. Mais les principaux concernés ne l’entendent pas de cette oreille, les cadres sont en effet les plus gros contributeurs du système. «Si on réduit leur indemnisation, on doit aussi réduire leur cotisation et l'assurance chômage n'en ressortira pas gagnante», fait-on valoir à la CFE-CGC, le syndicat qui représente les cadres.
Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée Nationale, interrogé mercredi sur le rapport de la Cour des comptes, a rebondi sur la question en appelant à « rester calme » et à ne pas « pointer du doigt » certaines catégories.