Le yen est en chute libre face à l’ensemble des devises alors que le Japon a enregistré un déficit commercial sans précédent historique en 2012, ce qui renforce la détermination du gouvernement et de la banque centrale à donner un coup de pouce aux exportations en faisant baisser la valeur du yen.
La devise japonaise dégringole de 1,6% face à l’euro pour se négocier à 119,69 yens alors que le Japon a accusé son premier solde négatif annuel vis-à-vis de l'Union Européenne et le pire jamais atteint avec la Chine, à cause du ralentissement économique mais aussi en raison des frictions diplomatiques sino-japonaises au sujet d'îles de mer de Chine orientale partiellement nationalisées par le Japon, mais revendiquées par Pékin.
En raison d’une conjoncture économique internationale morose, d'un yen surévalué et de ces frictions diplomatiques avec l'Empire du Milieu, le Japon, habituellement connu pour afficher des excédents presque insolents, s'est enlisé pour la deuxième année de suite dans le rouge.
Malmené par la crise d'endettement en Europe, et par la cherté du yen, le déficit commercial a presque triplé pour atteindre 6 927,3 milliards de yens (58 milliards d'euros) par rapport à celui, déjà exceptionnel, de 2011.
Ce creusement sans précédent est dû à une chute de 4,5% des exportations en volume, liée à une facture énergétique gonflée par les importations de gaz et autres carburants afin de compenser l'arrêt quasi total des 50 réacteurs nucléaires de l'archipel. Preuve en est, les importations ont progressé de 3,8% en valeur (+2,1% en volume) au cours de l'année dernière à 70 672 milliards de yens (603 milliards d'euros).
Selon lui, le récent affaiblissement du yen face au dollar ne corrigera pas dans l'immédiat le déséquilibre de la balance commerciale du Japon, même s'il est de nature à stimuler les exportations.
La priorité affichée par le Premier ministre Shinzo Abe au pouvoir depuis fin décembre est donc plus que jamais d’actualité. Objectif : Redresser l'économie en misant d'abord sur la relance intérieure par des dispositions budgétaires et en forçant la main de la banque centrale pour qu'elle ouvre encore davantage les vannes monétaires afin de combattre la déflation lancinante et d'affaiblir le yen. La devise japonaise n’a pas attendu et plonge de 1,3% face au billet vert, pour se négocier à 89,64 yens.