Jeudi 07 février

Le titre Sanofi (SAN.FR) décroche après avoir annoncé des résultats annuels au plus bas depuis pratiquement cinq ans. Le titre plonge de 2,58%, à 67,58 euros et perd ainsi sa première place en termes de capitalisation boursière qu’il avait ravi à Total le mois dernier.

En cause, le boom des ventes de génériques qui affecte sa rentabilité. Sanofi est confrontée à l’expiration des brevets de ses médicaments phares, ce qui ouvre le droit à ses concurrents de commercialiser la molécule qui initialement appartient exclusivement à Sanofi.

A cause des génériques de ses blockbusters, véritables vaches à lait, le groupe a perdu entre 2010 et 2012 près de 5 milliards d’euros de Chiffre d’affaires et 2 milliards de bénéfice net.

Ainsi, « la perte d'exclusivité des brevets du Plavix et de l'Avapro aux Etats-Unis devrait encore avoir un impact de 800 millions d'euros environ sur le résultat net des activités à taux de change constants au premier semestre », a précisé le groupe.

Sous l’effet de la concurrence de génériques, la rentabilité s’est détériorée sur l'ensemble de l'exercice. A la fin du mois d'octobre, Sanofi avait indiqué tabler sur un repli de 12% de son résultat net par action des activités à changes constants. Au final, le recul du bénéfice net atteint 12,8% pour s’établir à environ 5 milliards d'euros.

Pour le quatrième trimestre, le laboratoire a fait état d'une chute de 24,3% à 1,57 milliard d'euros du résultat net de ses activités alors que sur cette période, le chiffre d'affaires de Sanofi a progressé de 0,2% à 8,53 milliards d'euros. Sur l’ensemble de l’exercice 2012, son chiffre d'affaires a tout de même progressé de 4,7% à 34,95 milliards d'euros.

Sanofi échoue donc à réaliser ses objectifs, à savoir une croissance annuelle moyenne de 5% de son chiffre d'affaires et de plus de 5% de son bénéfice par action entre 2012 et 2015.

Dans ce contexte, le groupe anticipe pour 2013 un bénéfice net par action de ses activités qui devrait « au mieux stagner, et pourrait aller jusqu'à baisser de 5% à taux de change constants ».

Le poids lourds de la pharmacie pourrait toutefois retrouver un nouveau souffle grâce au dynamisme des pays émergents, où il bénéficie d'une panoplie de produits qui devrait lui permettre d'enregistrer une croissance à deux chiffres en 2013.

"Alors que les résultats du premier semestre seront encore marqués par l'effet résiduel des pertes d'exclusivité, nous attendons un retour de la croissance au cours du second semestre 2013", a déclaré Chris Viebacher, le directeur général du groupe pharmaceutique. "Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs 2012-2015 de croissance durable", a souligné le patron du laboratoire.

Sous la houlette de Chris Viehbacher, qui en a repris les rênes en décembre 2008, le groupe pharmaceutique a en effet multiplié les acquisitions pour se doter de six nouveaux moteurs de croissance: les marchés émergents, les vaccins humains, la santé grand public, les solutions au diabète, les nouveaux produits et la santé animale. Un virage stratégique qui a été marqué par l'acquisition pour 20 milliards de dollars de la société de biotechnologies Genzyme en 2011.

Dans son communiqué publié Sanofi a souligné que ses nouvelles plateformes de croissance, qui génèrent désormais 70% de son chiffre d'affaires, avaient progressé de 10% en 2012. De quoi donner un peu de baume au cœur.

Notre avis : Le fait que Sanofi soit confrontée à l’expiration des brevets de ses médicaments phares n’est pas une surprise pour le marché mais il continuera d’affecter la rentabilité en 2013. Le groupe doit compenser le boom des ventes de génériques en trouvant de nouveaux relais de croissance : les marchés émergents, les vaccins humains, la santé grand public, les solutions au diabète, les nouveaux produits et la santé animale qui génèrent désormais 70% de son chiffre d'affaires. Le virage stratégique est amorcé, et va dans la bonne direction, mais il faudra du temps, probablement pas avant le deuxième semestre 2013 pour que Sanofi renoue avec une hausse de sa rentabilité. La valorisation du groupe étant déjà élevée, nous dégradons notre opinion sur le dossier, à la suite de la publication en passant de « achat spéculatif » à « conserver » pour viser 74,6 euros, soit un potentiel limité de 3,46%.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Quand Trump efface vos gains : le piège du risque de change
    11/07/2025
  • visuel-morning
    La valeur de la semaine : Emeis
    01/08/2025
  • visuel-morning
    Quel produit choisir pour réduire vos impôts ?
    30/04/2025
  • visuel-morning
    SCPI internationale : une opportunité pour les non-résidents
    28/03/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt