Carton plein pour Dassault Systèmes ! L’éditeur de logiciels a publié des résultats annuels supérieurs à ses prévisions, qu’il avait relevées à la fin du mois d'octobre. Pour 2013, le ton donné par la direction est plutôt teinté de prudence au regard d’un environnement macroéconomique « délicat » et qui « pourrait s'avérer « moins favorable » que celui que le groupe a connu au premier semestre 2012.
L'année dernière, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires non-IFRS de près de 2,04 milliards d'euros, en hausse de 14% en données publiées et de 9% à changes constants, une marge opérationnelle non-IFRS de 31,6% et un bénéfice net par action non-IFRS en progression de 15% à 3,37 euros. Pour rappel, Dassault Systèmes s’était payé le luxe de relever une troisième fois ses anticipations annuelles, à la fin du mois d'octobre. L’éditeur de logiciels avait alors indiqué viser désormais une croissance non-IFRS à changes constants de 9% à 10% de son chiffre d'affaires, contre 8% à 9% à taux de change constants. L'objectif de marge opérationnelle non-IFRS est anticipé à 31,4%, et le bénéfice par action annuel en hausse de 13% à 15% pour s'établir entre 3,30 euros et 3,35 euros après une progression de 10% à 13% environ de son bénéfice par action non-IFRS annoncée précédemment.
L'Asie a été la région présentant la meilleure performance, avec une hausse de son chiffre d'affaires de 14% à taux de change constants, à la faveur d’une reprise des investissements de la part des clients japonais et une croissance forte en Chine et en Corée du Sud. Avec un chiffre d'affaires en hausse de 8%, l’activité en Europe a été portée par l'Allemagne et la France, et malgré le ralentissement macro-économique qui a pénalisé les résultats de cette région depuis le troisième trimestre. Dans la zone Amériques, grâce à un certain nombre de gains et de reconductions de contrats dans les réseaux de ventes PLM du Groupe et à une performance satisfaisante de Solidworks, la hausse du chiffre d'affaires a été de 7% à taux de change constants. Enfin, les pays à forte croissance réalisent une bonne performance avec une progression de leur chiffre d'affaires de 16%.
Selon les normes comptables en vigueur, Dassault Systèmes a publié un chiffre d'affaires en hausse de 14% à 2,03 milliards d'euros, une marge opérationnelle de 24,7% et un bénéfice net par action en hausse de 14% à 2,66 euros. Et pour l’année en cours, il prévoit une croissance de son chiffre d'affaires non-IFRS de 5% à 7% à changes constants, avec une hausse de 2% à 7% de son bénéfice net par action non-IFRS, et une marge opérationnelle non-IFRS d'environ 32%, « en légère progression par rapport à 2012 ».
L'avis de Monfinancier.com
La résilience de Dassault Systèmes à un environnement instable n’est pas liée au hasard. Le groupe a opéré une diversification de ses activités dès 2009, au plus fort de la crise. C'est que le groupe tire l’ensemble de ses revenus de clients présents sur des activités très cycliques comme le sont l’automobile, l’aéronautique ou la défense. Alors, Dassault Systèmes s’est employé à avoir plusieurs cordes à son arc. Parfois dans des secteurs où on ne l’attend pas à l’instar de la distribution avec une filiale Amazon.com ou de l’industrie pharmaceutique avec le laboratoire Pierre Fabre. Le français a également jeté son dévolu sur la société canadienne Gemcom, éditeur de logiciels de modélisation et de simulation géologique, pour un montant d'environ 360 millions de dollars. Et à l’occasion de la publication de ses résultats annuels, la société basée à Velizy-Villacoublay a annoncé l'acquisition de SquareClock, une start-up innovante, qui développe des solutions d'aménagement d'espaces résidentiels, professionnels et de vente, disponibles sur le « cloud » sous forme de SaaS pour le marketing en ligne et physique. A travers ces opérations, le groupe démontre sa capacité à faire toujours plus preuve d’innovation avec des logiciels de qualité, plébiscités par ses partenaires, avec lesquels Dassault signe des contrats cadres généralement de longue durée. Le groupe ne se contente pas de créer des logiciels au sens strict du terme, mais apporte une réelle plus-value à ses produits. Ces derniers permettent à ses clients de réaliser des économies de coûts appréciables avec des processus industriels sur-mesure...
Alors fort d’un portefeuille équilibré, Dassault Systèmes s’affranchit de la crise et peut se targuer d’être l’un des poids lourds des logiciels pour la gestion du cycle de vie des produits. Par ailleurs, le profil défensif de la valeur se traduit dans les niveaux de valorisation élevés. Sur les 80 euros, le titre renoue avec des niveaux plus revus depuis une bonne décennie. Le dossier se paye 4,44 fois son chiffre d’affaires anticipé pour l’exercice en cours avec un PER de… 28,4x pour 2012. En effet, son positionnement sur une niche bien particulière et la capacité du groupe à dégager une marge plus que confortable, constituent des atouts indéniables pour les investisseurs en quête de dossiers qui tiennent la route sur la cote parisienne. Conserver