Les résultats de France Télécom décrochent en 2012. L’ex-opérateur historique a vu ses profits chuter de 79%, pénalisé par de lourdes dépréciations.
La guerre des prix engagé avec Free depuis l’an dernier a fait mal à France Telecom. La filiale d’Iliad a mis un gros coup de pied dans la fourmilière en proposant des tarifs ultra compétitifs. Les trois opérateurs mobiles historiques, dont Orange ont dû riposter derechef pour contrer l’offre agressive de Free, en baissant à leur tour leurs tarifs. Après perdu 770.000 clients au premier semestre, le groupe est toutefois parvenu à endiguer l’hémorragie. Il termine l’année dans le vert avec 100.000 abonnés mobiles gagné sur l'ensemble de l'exercice, avec le lancement d’offres à bas tarif. France Télécom a donc vu son revenu moyen par abonné mobile reculer de 10% l'année dernière. Et pour suivre le trublion Free dans cette guerre des prix, les marges du groupe ont été mises sous pression, les volumes n’ayant pas suivi… Les ventes du groupe ont fléchi pour s’établir à 43,51 milliards d'euros, en repli de 2,7% à données comparables et de 3,9% en données historiques. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) retraité de l'opérateur est ainsi ressorti à 13,78 milliards d'euros, en recul de 7,4% sur une base comparable et de 8,6% en données historiques. Soit une marge à 28,7% contre 30,4% en 2011. Même si les marges se sont érodées, France Telecom peut compter sur le développement rapide des services mobiles en Afrique et au Moyen-Orient. Le groupe a récemment pris pied en Irak et en République Démocratique du Congo. Mais ce dynamisme de ces pays n’est pas parvenu à contrebalancer les difficultés rencontrées sur le marché français, où France Télécom réalise pratiquement la moitié de ses revenus, et polonais où les ventes se sont contractées l’an dernier…
Résultat, en 2012, le profit net part du groupe de France Télécom a plongé à 820 millions d'euros, contre 3,89 milliards d'euros en 2011. Des éléments exceptionnels (perte de valeur sur écarts d'acquisition notamment en Pologne et accord Temps Partiel Seniors) sont venus rogner à hauteur de 2,57 milliard d’euros le résultat net de l’opérateur.
Et le dividende dans tout ça ? Le coupon « minimum » proposé s'inscrira à 0,80 euro par action pour 2013. Un acompte de 0,30 euro sur ce dividende sera payé en numéraire en décembre prochain. L'opérateur a confirmé le versement du solde du dividende au titre de l'exercice 2012, soit 0,20 euro par action, qui sera payé en numéraire le 11 juin 2013. France Telecom avait prévenu qu’il allait être moins généreux à l’avenir, contexte économique oblige. Le groupe souhaite « adapter sa politique de rémunération des actionnaires et ainsi l’aligner sur sa génération de cash flow opérationnel ». En 2012, le cash flow opérationnel de l'opérateur s'est établi à 7,96 milliards d'euros, en recul de 13% sur une base comparable et de 14,5% en données historiques. Et pour 2013, le groupe maintient pour 2013 son objectif d'un cash flow opérationnel « supérieur à 7 milliards d'euros » alors que la pression sur les prix va continuer de façon probablement plus forte sur 2013 que ce que le groupe a pu anticiper au troisième trimestre. France Télécom est pessimiste quant à une interruption prochaine de la guerre de prix en France.
L'avis de Monfinancier.com
Compte tenu de ces derniers éléments qui sont conformes aux attentes mais qui restent des moins engageants, nous abaissons notre objectif de cours sur France Télécom. Le risque d’une nouvelle coupe dans les dividendes est présent alors que le flux de trésorerie disponible à vocation à diminuer et que l’opérateur projette de lourds investissements pour se distinguer des concurrents… Nous visons désormais 8,10 euros sur le dossier et restons à Achat Spéculatif .