En marge de la publication des ses comptes annuels, Nextity a fait part de ses perspectives sur l’état du marché résidentiel en France pour l’année en cours, dans sa note de conjoncture.
Le promoteur immobilier estime que « l’environnement macroéconomique et la morosité ambiante, conjugués aux réformes gouvernementales de soutien public de la demande (passage du « Scellier » au « Duflot » et recentrage du PTZ+ sur les accédants les plus modestes), devraient impacter la demande de logements à court terme. ». Dans ce contexte, certains ménages pourraient être contraints de reporter voire d’abandonner une partie de leurs projets d’investissement dans le secteur de l’immobilier. Pour illustrer ses propos, Nexity reprend la dernière enquête de l’Observatoire des Crédits aux Ménages (Fédération Bancaire Française) réalisée à la fin de l’année 2012. Elle n’est guère « optimiste », selon le promoteur puisque les « ménages sont aussi moins nombreux à envisager la souscription future de crédits immobiliers ou à la consommation sur les 6 premiers mois de 2013 que l’année précédente. »
« Jamais depuis sa création, l’Observatoire n’avait connu une aussi grande prudence de la part des ménages : le repli de la demande est sans précédent, avec un recul des intentions de souscription de 30 % en deux ans. Ainsi, 4,1 % d’entre eux envisagent la souscription de nouveaux crédits immobiliers et 3,5 % la souscription de nouveaux crédits à la consommation » ajoute Nexity.
Un marché au ralenti
Ainsi, Nexity table sur un nombre de ventes dans le neuf qui devrait descendre au mieux à 80 000 unités en 2012 (près de 25 % de baisse), soit à un niveau comparable à celui de l’année 2008. En 2011, il dépassait les 100 000 ventes à 105 000 après 115 400 en 2010. Et pour l’année en cours, les prévisions ne sont guère optimistes. Le promoteur estime que les ventes devraient s’établir à un peu plus de 70 000 unités en 2013, correspondant à un recul du marché d’un tiers en deux ans.
Dès le début de l’année 2012, le marché de l’ancien a subi les conséquences de la restriction du PTZ+ aux seuls primo-accédants dans le neuf. L’effondrement de l’activité serait avant tout la conséquence de l’affaissement d’une demande déprimée par la conjoncture plus que l’expression d’un attentisme pré-électoral ou d’une trop forte hausse des prix.
Sur le front de l’ancien, la situation du marché « est ainsi une des plus mauvaises de ces 30 dernières années » souligne Nexity. Avec 538 000 logements anciens achetés par les ménages en 2012, le groupe observe que l’activité du marché de l’ancien a déjà reculé de près de 23 % en un an : elle devrait encore perdre plus de 4 % en 2013. Au total, le nombre de logements anciens achetés par les ménages aura baissé de près de 180 000 unités en deux ans, entraînant notamment le blocage de la mobilité résidentielle des ménages (dans les parcs locatifs social et privé) et une diminution brutale des recettes des collectivités locales au travers des droits de mutation.
« L’année 2013 devrait donc encore connaître quelques perturbations au 1er trimestre avec le contrecoup des réalisations anticipées de la demande des investisseurs particuliers fin 2012 dans le neuf, le délai de mise en place du dispositif « Duflot », le creux saisonnier habituel dans l’ancien, la cessation d’activité du Crédit Immobilier de France… Mais l’activité devrait se stabiliser une fois ces aléas conjoncturels passés. » explique le promoteur.
Un rebond de la demande attendu à partir de 2014
Mais pour 2014, les choses devraient évoluer positivement. Nexity compte sur « le maintien de bonnes conditions de crédit, un début de recul du chômage, une lente remontée du pouvoir d’achat et une demande trop longtemps différée » pour faire repartir des transactions dans l’ancien au quasi-point mort.
Le grippage des marchés a contrarié une partie de la demande. Un phénomène qui risque de s’exacerber avec une chute de la construction qui va renforcer le niveau du déficit en logements. Selon Nexity, il estimé à 900 000 en 2012, ce déficit devrait encore s’alourdir en 2013 sous l’effet d’une nouvelle dégradation de la construction et du décalage entre les décisions politiques et leur application sur le terrain. Ainsi, les décisions publiques prises en faveur de la construction locative sociale fin 2012-début 2013 (mobilisation des terrains, abondement par Action Logement, soutien financier effectif des collectivités locales…) commenceront seulement à produire leurs effets durant l’été 2014. « Ainsi, en 2014, dès que les conditions économiques commenceront à s’améliorer, la demande exercera sa pression sur l’offre : la dynamique de la reprise pourra reprendre. Le marché de l’ancien sortira aussi de la récession en 2014 avec le retour de la croissance des revenus et la décrue du chômage. Mais on ne devrait pas retrouver un niveau de transactions comparable à celui de 2010 avant 2017, et plus certainement 2018. » conclut le promoteur.