Les députés Chypriotes vont regretter d'avoir refusé le premier deal avec un léger aménagement. Car si les dépôts en dessous de 100,000 euros ont été protégés par le deal de cette nuit, au dessus ce sera la débâcle avec une perte possible de 40%... Les Russes vont adorer... La bonne nouvelle c'est que l'Europe n'a pas cédé et a refusé d'être à nouveau le pigeon de service.
Quels enseignements peut on déjà tirer de cet accord de sauvetage de Chypre ?
Cet accord est un accord qui va bien au-delà de Chypre et ses 0.2% du PIB Européen. Tout d’abord il prouve que la zone euro, malgré les critiques, continue à se reconstruire au plan financier. Depuis le tournant de juillet 2012, depuis le changement radical d’attitude de la Banque centrale Européenne, chaque crise donne lieu à la redéfinition des fondements de la zone euro. Avec cet accord, on sait maintenant que la garantie des dépôts de moins de 100,000 est taboue. Mais que toucher à l’épargne en cas de crise majeure n’est plus tabou.
Les leaders européens ont semblé même prêts la semaine dernière à envisager la sortie de Chypre de la zone euro
C’est l’autre enseignement de cette crise. L’Europe ne veut plus être le pigeon de service. Si un pays ne respecte pas les règles, elle ne cèdera plus. Et dans les mois qui viennent je peux vous assurer que des groupes de travail en Allemagne ou ailleurs vont continuer à travailler sur la façon de faire sortir un pays de la zone euro sans provoquer de tremblement de terre.
Les épargnants des autres pays doivent ils s’inquiéter pour leur argent ?
Non. Mais avec la crise de Chypre, la passerelle entre la dette d’un état et l’épargne de ses habitants à été franchie. ET cela donne raison aux investisseurs internationaux qui évalue le risque d’un pays non pas à la dette de son état mais au solde net dette état-épargne des ménages. C’est peut d’ailleurs ce qui explique les taux bas en France car nous avons certes 1800 milliards de dettes mais en face nous avons 12,000 milliards d’épargne des ménages dont près de 6000 milliards en épargne financière. Ce sont finalement les ménages qui garantissent la dette des Etats.