Le député UMP Gilles Carrez ne rate pas une nouvelle occasion pour tacler le gouvernement. Après avoir dénoncé la frénésie taxatrice du gouvernement, le président la commission des finances de l'Assemblée nationale estime, cette fois-ci, que la taxe à 75% est une proposition électorale « improvisée et populiste », dans un entretien une accordé au Figaro.
L’élu félicite la proposition du conseil d’Etat d’abaisser à 66% le taux de la taxe sur les hauts revenus. « Le Conseil constitutionnel nous a donné raison sur ces points, fixant de ce fait un taux implicite maximal de fiscalité autour de 70% au-delà duquel est avéré le caractère confiscatoire de l'impôt. En retenant un plafond de 66% dans son avis, le Conseil d'État paraît s'inscrire dans cette jurisprudence », estime Gilles Carrez.
A ces yeux, la taxe à 75% n’est qu’une « proposition électorale improvisée et populiste ». « L'avis du Conseil d'État montre à quel point le gouvernement serait bien inspiré de renoncer complètement à ce type de taxation, alors que la fiscalité française bat tous les records en Europe. » argumente le député de l’opposition. Qui ajoute que si le gouvernement devait encore « s'entêter », il userait alors avec « [s]es collègues de tous les moyens de recours tant sont nombreux, au-delà du bon sens et du réalisme économique, les arguments juridiques condamnant une fiscalité spoliatrice. »
Ce n'est pas le seul élu à se prononcer contre cette taxe. Au sein même de la majorité, des voix s'élèvent contre le maintien de la taxe à 75 % sur les très hauts revenus à l'instar du député PS de Paris Jean-Marie le Guen. Interrogé par 'Le Parisien-Aujourd'hui en France’ sur un éventuel maintien le maintien de la taxe à 75 % sur les très hauts revenus, Jean-Marie le Gue rétorque « non », « cette idée n'est plus judicieuse aujourd'hui ». Il estime également que la censure du Conseil constitutionnel « a fait louper l'opportunité du moment » et que depuis la fiscalité française « a retrouvé de la progressivité », avançant que ce n'est pas avec l'impôt que la France créera de la richesse.
« Par ailleurs, Allemands et Suisses convergent avec la France pour mieux encadrer les rémunérations excessives. Il serait contre-productif de se distinguer », ajoute-il.