L'Institut de la finance internationale (IIF), le puissant lobby bancaire qui représente les intérêts de plus de 470 établissements financiers à travers le monde , considère qu'il y a une "réelle possibilité" de voir Chypre sortir de la zone euro après son sauvetage financier controversé.
"C'est le premier cas où on peut voir une forme de sortie de la zone euro, comme une possibilité réelle", a déclaré le chef économiste de l'IIF, Philip Suttle, soulignant au passage que cela serait "bien plus facile" pour un petit pays comme Chypre.
"Chypre est en train de pâtir de tous les coûts liés (...) à l'euro, sans avoir aucun des bénéfices", a-t-il noté lors d'une conférence de presse, citant la dépréciation des dépôts bancaires et la "dépression" économique qui s'annonce dans le pays, alors que le secteur financier, crucial pour son économie, subit une profonde restructuration.
"La seule issue serait une dévaluation", afin de relancer sa compétitivité et doper le tourisme. Mais une dévaluation est tout simplement impossible avec la monnaie unique, a relevé l’IFF.
Si pour le lobby bancaire, une sortie de Chypre de la zone euro n'aurait pas "nécessairement" de répercussions ailleurs en Europe, l'IIF s'est en revanche dit inquiet des conséquences du plan de sauvetage chypriote sur les autres banques européennes en difficulté.
"Il est quasiment certain que cela va augmenter les coûts de financement (...) des banques faibles ou perçues comme faibles", en particulier en Espagne, au Portugal ou en Italie, a souligné M. Suttle.
Alors que les marchés actions sont fermés en ce vendredi Saint , l’euro restait à l’équilibre face au billet vert à 1,2817 et reculait de 0,12% face au yen à 120,55 yens