Mercredi 24 avril

MonFinancier.com : Pour commencer, présentez nous Fidelity Patrimoine… Quel est le montant d'encours que vous gérez ?

David Ganozzi : Fidelity Patrimoine est un fonds diversifié investi en actions internationales, matières premières, obligations et monétaire, dont l'allocation tactique est gérée de façon très active (les actifs risqués, actions et matières premières, peuvent représenter de 0 à 60% du portefeuille). Le profil de risque du fonds est relativement modéré, puisque sa volatilité cible est de 6% sur le long terme. Son encours atteint 65 millions d'euros à fin mars, la collecte s'étant significativement accélérée depuis l'automne 2012. Au total, l'ensemble des portefeuilles dont j'ai la charge aujourd'hui représentent environ 400 millions d'euros.

MonFinancier.com :Quelle est votre stratégie d'investissement ?

David Ganozzi :Le fonds étant investi en titres vifs, la stratégie d'investissement sépare très clairement l'allocation d'actifs, dont j'ai la charge, et la sélection des titres, qui est opérée par des spécialistes de chacune des sous-classes d'actifs. Pour l'allocation tactique, c'est-à-dire la répartition du portefeuille sur les différentes classes d'actifs, je m'appuie sur les ressources de l'équipe de Gestion Diversifiée à laquelle j'appartiens. L'essentiel de nos décisions reposent sur des analyses d'ordre macro-économiques. La sélection de titres opérée ensuite à un niveau plus fin (actions européennes, américaines…) repose quant à elle principalement sur des analyses d'ordre micro-économique, et est assurée par des gestionnaires de Fidelity, spécialisés sur chacune des classes d'actifs.

MonFinancier.com :Quels sont les atouts de Fidelity Patrimoine par rapport à d'autres fonds diversifiés ?

David Ganozzi : Le premier élément qu'il me semble important de souligner est la simplicité du fonds (pas de couverture, pas de produits dérivés complexe), ce qui permet de comprendre facilement son positionnement à tout instant ainsi que ses performances. Le second élément qui le caractérise est lié à son approche de gestion : l'ensemble des « savoir-faire » de Fidelity sont mis en oeuvre dans ce portefeuille, à la fois sur l'allocation d'actifs et sur la sélection des titres (actions et obligations). Peu de sociétés de gestion disposent de telles ressources en termes de recherche et de gestion, sur l'ensemble des places financières internationales. On peut enfin évoquer les performances satisfaisantes du fonds, puisque sur ses 2 ans d'existence dans sa forme actuelle, il enregistre une hausse cumulée de 9,5% à fin mars, qui le place dans le premier quartile de sa catégorie sur cette période.

MonFinancier.com : Quelles sont les principales lignes du fonds ?

David Ganozzi : En termes d'allocation d'actifs, l'exposition du portefeuille est relativement agressive aujourd'hui, puisque les actions représentent un peu plus de 39% de l'encours (quasiment le maximum que nous nous sommes fixés) et les matières premières environ 13%. Le portefeuille est nettement sous-exposé sur le cash (1% seulement du portefeuille), et dans une moindre mesure sur les obligations (47% du fonds environ, en incluant les titres à Haut Rendement et une diversification significative sur les titres à court terme). Ce positionnement résulte d'une vue relativement positive sur les perspectives de croissance mondiale, et sur la sous-évaluation persistante des actions par rapport aux produits de taux. Les premières lignes du portefeuille en termes de taille concernent surtout des titres obligataires (Etats européens), mais il faut souligner que le portefeuille est extrêmement diversifié du fait de son approche de gestion (plusieurs centaines de lignes en portefeuille).

MonFinancier.com : Les marchés restent encore à l'écoute d'éventuels développements concernant la situation politique et économique européenne… Le vieux continent est-il encore la zone de turbulences à éviter ? Si oui, alors quelles régions ou thématiques jouer ?

David Ganozzi : Effectivement l'Europe fait vraiment figure de « maillon faible » de l'économie mondiale, à la fois en raison de sa faible croissance (il s'agit de la seule zone en récession à l'heure actuelle) et des difficultés d'ordre plus politique que la crise des dettes a engendré (blocages institutionnels, très grande prudence de la Banque Centrale Européenne). C'est pour cette raison que je sous-pondère l'Europe dans la poche actions de Fidelity Patrimoine aujourd'hui. A l'opposé, les actions américaines me semblent pouvoir bénéficier de la solidité de la reprise outre-Atlantique. Les pays émergents enregistrent également des rythmes de croissance satisfaisants. Au Japon, enfin, les autorités semblent s'orienter vers des actions très énergiques de soutien à la croissance, même si leur efficacité n'est pas encore certaine.

MonFinancier.com : Quels ont été les signaux qui militent pour un retour sur l'Asie-Pacifique ?

David Ganozzi : La bonne tenue de la croissance dans la région, après les incertitudes de l'an passé sur la Chine notamment, me semble constituer un facteur de soutien indéniable. Plus généralement, les pays émergents accusent un retard significatif depuis le début de l'année, qui ne me semble pas justifié.

MonFinancier.com : Quid des marchés américains, alors qu'ils sont réputés mieux se comporter en périodes d'incertitudes ? Les très mauvais derniers chiffres officiels de l'emploi publiés en début de mois n'invalident ils pas le scénario d'une reprise de la première économie mondiale ?

David Ganozzi : Tout comme la dernière enquête ISM, le rapport sur l'emploi de mars a été décevant. Après plusieurs mois très dynamiques, l'économie américaine pourrait marquer un peu le pas. Ceci étant dit, il me semble qu'il ne faut pas sur-réagir à ces chiffres. L'économie américaine continue à créer des emplois (près de 200.000 par mois en moyenne sur les six derniers mois !), le redressement du marché immobilier se poursuit et les résultats des entreprises demeurent très solides ! Le seul point noir concerne les finances publiques, et le début du resserrement de la politique budgétaire. Ceci étant dit, la reprise américaine, en place depuis 2010, ne me semble pas menacée à court terme. Les principaux indices boursiers américains ont d'ailleurs touché de nouveaux plus hauts historiques au cours des derniers jours.

MonFinancier.com : Avec le climat ambiant sur le front économique retenez-vous le scénario de krach obligataire ?

David Ganozzi : C'est vrai que la cherté des obligations, les plus sûres en particulier, pose aujourd'hui question. Quel intérêt y a-t-il à prêter à l'Etat allemand, français ou américain quand les rémunérations offertes sont si basses ? Il ne faut cependant pas oublier que les taux d'intérêt à court terme, qui sont une forme d'ancrage pour les rendements obligataires, sont également très bas et vont le rester certainement encore longtemps. En outre, le risque inflationniste, qui est le principal risque pour la classe d'actif obligataire, apparaît aujourd'hui très limité. Donc, au final, nous ne retenons pas ce scénario de krach obligataire, même si la question se pose et même si j'ai commencé à désensibiliser un peu la poche obligataire de Fidelity Patrimoine.

MonFinancier.com : Les récents mauvais indicateurs européens vont-ils plaider pour un nouveau recours à la planche à billets ?

David Ganozzi : Ils pourraient amener la BCE à réduire une nouvelle fois ses taux directeurs, d'autant que la modération de l'inflation se poursuit dans la zone Euro. Ceci étant dit, un recours à la « planche à billet » ne me semble pas du tout dans la philosophie de la BCE. De ce point de vue, c'est une banque centrale beaucoup plus orthodoxe que la Fed, la Banque d'Angleterre ou la Banque du Japon (récemment convertie à une approche très expansionniste).

MonFinancier.com : Si vous tablez sur une éclaircie dans le ciel économique, opteriez vous pour un biais cyclique sur les matières premières ?

Oui, tout à fait. Dans la poche matières premières de Fidelity Patrimoine, les matières premières les plus « cycliques » sont privilégiées (métaux industriels, énergie), au détriment des matières premières plus « défensives » (matières premières agricoles, métaux précieux).

MonFinancier.com : Le second trimestre a commencé, y aura-t-il un changement de psychologie chez les investisseurs ?

David Ganozzi : Le premier trimestre a été à peu près conforme aux attentes de nombreux gérants : les actions affichent de très belles performances et les obligations ont finalement bien résisté, le tout avec de faibles niveaux de volatilité. Même si ces tendances me semblent devoir se poursuivre, une certaine hausse de la volatilité ne serait pas anormale.

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