Dans le sillage du mois précédent, les marchés ont poursuivi, en juin, leur mouvement de repli alimenté par des craintes entourant la fin de la politique accommodante de la Fed, explique David Ganozzi dans le dernier reporting du fonds Fidelity Patrimoine.
Le gérant de Fidelity Patrimoine estime que les marchés ont sur-réagi au message de la Fed. Les investisseurs appréhendent en effet la fin de l’abondance en liquidités cinq années après le déclenchement de la crise et de la mise en place de mesures exceptionnelles pour relancer la croissance. En fin de compte, la Réserve fédérale a simplement évoqué jusqu’ici la fin de sa politique expansionniste. Cette décision se base sur l’amélioration constante de l’économie américaine et une croissance redevenue solide alors que la perspective d’une remontée des taux est encore lointaine. « La première économie mondiale signifie ainsi la fin de sa convalescence. » remarque David Ganozzi.
En Europe, le pilote du fonds observe une amélioration prochaine de l'environnement économique sur le Vieux continent avec les derniers indicateurs avancés publiés récemment.
Cette embellie aux Etats-Unis et « ce soupçon de mieux » en Europe contrastent avec le léger ralentissement des économies émergentes. Le gérant du fonds prend en exemple la Chine où les nouvelles autorités ont récemment annoncé un retour à la normale sur les marchés du crédit. « Si cette annonce a fait planer le spectre d’un ‘credit crunch’, la banque centrale chinoise se veut toutefois prévenante. Loin de vouloir assécher le marché, elle a surtout la volonté d'endiguer une situation de ‘surliquidité’ patente » avertit David Ganozzi.
Ainsi, Fidelity a affiné son allocation par zone géographique. En effet, le ralentissement économique des pays émergents, au premier rang, la Chine et la zone Asie-Pacifique, a amené la société de gestion à réduire légèrement son exposition à ces pays - respectivement à 2,7% et 1,1% du portefeuille. Et cet arbitrage a donc été réalisé au profit des Etats- Unis (13,7%) et du Japon (3%).
Toujours sur le front des actions, les craintes relatives à la fin de la politique expansionniste de la Réserve fédérale aux Etats-Unis n’ont donc pas été sans heurts pour les actifs risqués. Mais ce n’est pas pour autant que la réaction « épidermique des investisseurs » remet en cause les convictions de Fidelity et sa surpondération sur cette classe d’actif. « Au-delà de la réaction, nous sommes convaincus que les marchés peuvent fonctionner sans le soutien des banques centrales, sur les fondements même de la reprise économique, avec un risque inflationniste quasi inexistant et des niveaux de valorisation, notamment en Europe, très attrayants » explique David Ganozzi.
Du côté des obligations, Fidelity continue de privilégier, le haut rendement et le court terme sur ce segment. Le stress lié au discours de la Réserve fédérale s’est traduit sur le marché obligataire par une forte remontée des taux longs. Aux Etats-Unis, ceux à 10 ans sont ainsi pris 100 points de base en un mois. Si la réaction est, selon Fidelity trop rapide, elle traduit et confirme en revanche une tendance de long terme. Elle conforte surtout « son positionnement de son portefeuille sur la poche obligataire, en prévision d’une remontée progressive des taux. »
Les matières premières en revanche, ont pâti ces dernières semaines de la brusque aversion des investisseurs pour les actifs risqués avec un recul de 7 % sur le mois écoulé. Dans un environnement économique où le risque inflationniste est pratiquement inexistant, la société de gestion maintient une sous-exposition aux matières premières et en particulièrement aux métaux précieux. D’après Fidelity, seules les matières « industrielles » sont les plus à mêmes de profiter d’un effet cyclique propre à la reprise économique.