…à force de jouer avec. Rien n’est acquis…. Une devise qui a fait sens cet automne. J’étais revenue de mes vacances en pleine forme, prête à reprendre du service et à croquer la finance à pleine dents. Mais il fallait avoir une mâchoire des plus bétons pour suivre la valse des marchés financiers.
Les indices sont montés haut, très haut. On se demandait si seule la stratosphère pouvait les arrêter. Un CAC qui est revenu sur ses plus hauts de 5 ans, soit avant Lehmann, des indices américains qui pulvérisaient records sur records. C’était l’euphorie la plus totale, il n’y avait donc pas que les indices qui étaient hauts perchés… Jusqu’à ce que des personnes, je n’ai pas trop compris qui, sont venus troubler la fête en disant qu’il fallait éteindre les lumières. Des trouble-fête quoi. Pas besoin d’aller si haut. Les arbres ne montent pas au ciel. La descente est plus cruelle… Un certain Tapering est recherché par les marchés. Pas besoin de faire une annonce à la caisse, on se demande juste quand il va faire son apparition. Comme le messie, on l’attend. Certains se disent que c’est plus sain ainsi. D’autres le redoutent. Tapering. C’est un mot qui me tape littéralement sur le système. Déjà parce que c’est un anglicisme. Un mot qui veut se faire chic et avec lequel on veut briller en société quand on évoque les marchés. Et de deux, parce que c’est comme la pub si Juvabien c’est Juvamine, elle passait trois fois de suite avec son slogan tape système qui a sévi pendant une vingtaine d’années.
Je suis littéralement épuisée, épuisée de voir qu’on s’écharpe sur l’interruption imminente ou non du robinet monétaire. Pourvu que ce débat ne dure pas 20 ans… La croissance américaine et le marché de l’emploi vont mieux, et les marchés ne sont pas contents. Les indicateurs qui témoignent d’une amélioration des économies, et les investisseurs font la moue. Ils veulent quoi au final ? Revenir à 2009 ? Au gré de mes lectures initiatiques, cette année était particulièrement difficile. Les indices financiers étaient au tapis, tout le monde était déprimé. C’est sûr, c’est plus funky mais ô combien éprouvant. A force de s’acharner sur l’interrupteur des marchés, les investisseurs l’ont cassé. Plus personne ne sait ce qui est sain ou non. Et ce qui apparait comme sain, ne l’est pas vraiment. Comme les smoothies, ces jus de fruits considérés comme bons pour la santé. Au final, ils sont bourrés de sucre. Un breuvage pas si innocent que ça…
C’est dans cette ambiance des plus particulières que les gérants doivent composer, pour doser au mieux les ingrédients qui composeront le meilleur gâteau de sa catégorie. Je croyais avoir saisi toutes les subtilités, tous les codes de la finance mais je me rends compte qu’il y a quelques éléments qui m’échappent. A croire qu’il est encore trop tôt pour que l’élève s’affranchisse de son Sensei. Quoi de mieux que de revoir David pour me tirer hors de l’eau. Ce surnom de David Hasseloff des marchés lui sied bien. Ce que j’ai envie de comprendre, c’est comment arrive-t-il à rester optimiste sur la reprise de l’économie américaine et européenne.
Mais pas que. Comme tout le monde en ce moment, j’attends ses perspectives pour 2014. Je me doute bien qu’il n’est pas voyant et qu’il ne va pas me tirer les cartes pour me donner le niveau du CAC40 le 31 décembre 2014. Finissons 2013 d’abord. « C'est toujours l'impatience de gagner qui fait perdre. » Cette expression n’est pas de moi mais d’un grand roi. Louis XIV pour ceux qui connaissent… Peut-être que 2014, sera une année où on ne saura pas où se donner de la tête… comme un poulet sans tête… En parlant de volatile comestible, le temps de digérer la dinde, autres mets raffinés et plus si mon estomac le permet, on sera déjà en 2014. Des résolutions plein la tête, on espèrera un avenir meilleur, quitte à briser le rétroviseur dans lequel on regarde le passé, avec ou sans regrets. Sur ce, à l’année prochaine.