L’euro se distingue en nette hausse face au dollar pour s’échanger à 1,3680$ et s’inscrit en légère hausse de 0,14% face au yen, à 139,4 yens. Le billet vert quant à lui redonne du terrain, pénalisé par deux statistiques décevantes, à commencer par une hausse plus importante que prévu des demandes d’allocations chômage et d’autre part d’un repli de 0,4% des ventes de détails en janvier.
Il n’y a pas de raison objective qui expliquerait pourquoi l’euro flirte à nouveau avec ses plus hauts annuels, si ce n’est, l'enquête trimestrielle menée par la BCE auprès des « prévisionnistes professionnels ». Dans cette enquête, on peut y lire que l'inflation dans la zone euro va rester inférieure à l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE) jusqu'en… 2016. Au moins.
Une analyse conforme à l’hypothèse de la banque centrale selon laquelle l’union monétaire va connaître une période prolongée d'inflation inférieure à son objectif (2%). En revanche, le spectre d’une déflation est pour l’heure écarté, le risque d'inflation négative étant "très faible", selon le rapport.
D'après cette enquête menée par la BCE auprès de 53 prévisionnistes, le taux annuel d'inflation dans la zone euro devrait s'établir en moyenne à 1,1% cette année, et non à 1,5% comme indiqué en novembre. En 2015, l'inflation devrait légèrement se renforcer, à 1,4%. En 2016, les prix à la consommation devraient augmenter de 1,7%, un taux d'inflation encore inférieur à l'objectif de la BCE mais nettement supérieur à celui de 0,7% que connaît actuellement la zone euro.
Or, une hausse des prix aussi faible sur une période aussi prolongée milite pour une hausse des taux directeurs. Or, un resserrement de la politique monétaire a tendance à entraîner à la hausse la devise du pays. La perspective d’une hausse des taux, propulse ainsi l’euro aux portes des 1,37$.
La BCE publiera ses prévisions d'inflation pour 2016 le mois prochain. Ce sera la première fois que la banque centrale publiera des projections à aussi long terme.