Le renminbi, littéralement la monnaie du peuple, a changé de cap. En hausse constante depuis plusieurs années, le yuan enregistre en l’espace de trois séances sa plus forte baisse depuis novembre 2010. En une semaine, la devise chinoise accuse un repli de 1% pour s’échanger désormais à 1,632$. Une forte baisse, qui laisse penser que Pékin songerait à se lancer dans la dévaluation compétitive...
Car l’élément déclencheur de cette reculade, c'est le coup de frein de l’activité économique au sein de l’empire du milieu, confirmé il y a peu, par une contraction dans le secteur manufacturier. Une douche froide pour les autorités qui ont décidé de laisser baisser le yuan. Pour rappel, la monnaie chinoise ne peut pas fluctuer au delà de 1% de son cours pivot, fixé au jour le jour.
En laissant baisser le yuan, les autorités comptent jouer le jeu de la dévaluation compétitive afin de donner un petit coup de fouet aux exportations en dopant la compétitivité prix dans le secteur manufacturier.
Le fait de laisser baisser le yuan envoie un message clair : Pékin serait disposer à laisser sa monnaie évoluer plus librement, un processus d’ouverture qui aboutirait à terme, à une libéralisation totale du yuan sur le marché des changes. En d’autres termes, la monnaie chinoise pourrait devenir une monnaie comme les autres, et même, pourquoi pas jouer un rôle prépondérant en devenant une monnaie de réserve.
C’est en tout cas l’avis d’Yves Mersch, un des membres du comité de la BCE. Depuis le Luxembourg, le membre de la BCE a déclaré que l’internationalisation du yuan n’était qu’à ses débuts, mais que le processus d’internationalisation pourrait rapidement aboutir.
De l’avis de M. Mersch, le yuan pourrait concurrencer, voire même détrôner le billet vert en tant que monnaie de réserve internationale. ‘Les investisseurs doivent se préparer à un monde où le renminbi jouera un rôle bien plus prépondérant qu’aujourd’hui a ainsi lancé le membre de la BCE.
