Le tableau de l’économie britannique brossé par la BOE dans son rapport mensuel, laisse entrevoir un prochain relèvement des taux directeurs. Ce serait ainsi la première grande banque centrale à procéder à un relèvement des taux depuis l’éclatement de la crise financière.
La Banque d'Angleterre (BOE) a laissé ses prévisions de croissance et d'inflation pour le Royaume-Uni inchangées, et ce alors que le taux de chômage est tombé au plus bas niveau depuis février 2009. Il s’inscrit en effet à 6,8% sur les trois premiers mois de l’année.
La BOE continue ainsi de tabler sur une croissance forte de 3,4% en 2014 au Royaume-Uni, de 2,9% en 2015 et de 2,8% en 2016 tandis que le taux d'inflation devrait au cours des prochains mois se rapprocher de l'objectif de 2%.
La BOE laisse ainsi entendre un premier relèvement de son taux directeur à la fin du T1 ou début d’année prochaine, c’est ce qu’anticipent tout du moins les opérateurs.
Toutefois, la BOE a pris soin de souligner que le relèvement des taux sera progressif, et qu’il restera à un niveau sensiblement inférieur à la norme d'avant-crise.
Les responsables de la BOE estiment que « le Produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni peut augmenter de manière plus soutenue sans que l'inflation s'emballe, dans la mesure où l'atonie du marché de l'emploi pèse sur les salaires et les prix ».
La BOE discerne également une légère diminution des capacités inutilisées mais il existe une marge de manœuvre pour réduire les capacités inutilisées avant de relever les taux d'intérêt.
De fait, pour la BOE, l’économie britannique commence à revenir à la normale. La BOE table sur une poursuite de la récente hausse des prix des logements dans les prochains mois et anticipe un redressement des investissements des entreprises et des salaires réels.
En ce qui concerne la livre, son appréciation de plus de 10% face au dollar sur un an continue d’affecter les exportations, mais la hausse de la livre devrait limiter la hausse du taux d'inflation.
Quoi qu’il en soit la BOE est bien partie pour relever son taux directeur, actuellement à un point bas historique, en début d'année prochaine. Ce sera la première grande banque centrale à relever ses taux depuis l’éclatement de la crise financière 2008, tandis que la Fed devrait lui emboîter le pas dans le courant de l'année 2015.