Fondé en 1991, Ateme est un spécialiste de la compression vidéo qui, fournit aux chaînes de télévision et aux diffuseurs de contenu des solutions logicielles d’encodage et de décodage de leurs flux vidéo.
Flux vidéo
Quelques semaines après Anevia, l’éditeur de logiciels d'optimisation des flux vidéo connectés, c’est au tour d’un autre acteur du secteur de se présenter devant les investisseurs. Il s’agit d'Ateme, un spécialiste mondial de la compression vidéo. Cette société a développé des technologies complexes pour encoder, c'est-à-dire compresser tout format de contenu vidéo, à toutes les résolutions, pour tous les écrans de lecture pour les grandes chaînes de télévisions et pour les opérateurs satellitaires. La société revendique avoir mis au point une technologie permettant d’offrir la meilleure qualité possible sur tous types d’appareils même mobiles. Autre avantage de cette technologie, elle permet d’économiser jusqu’à 20% de bande passante alors que les diffuseurs sont confrontés à l'explosion des volumes de flux vidéo à traiter. Pour ces derniers, ce sont autant d’abonnés qui peuvent regarder leur programme préféré en haute définition et pour les opérateurs satellitaires ce sont autant d'économies de location de bande passante. Des grands évènements tels que les Jeux Olympiques, la Coupe du monde de football, les élections américaines ou Roland Garros qui sont couverts grâce aux solutions d’Ateme. Ce sont en tout 200 clients répartis dans 60 pays comme Cisco, Direct TV, Orange ou Time Warner, qui s’attachent les services du français. L’expertise d’Ateme a également séduit Xavier Niel, le fondateur d’Iliad qui offre du coup une excellente vitrine au groupe. A noter qu’il s’est engagé à participer à la levée de fonds à hauteur de 7,5% du capital. Un appui de poids pour une société qui tend à se développer dans les solutions compatibles HEVC, un nouveau standard de compression appelé à se généraliser dans le monde entier.
HEVC
Cette avance technologique et la présence dans les organismes de standardisation ont permis à Ateme d'être aujourd'hui le premier au monde à avoir déjà vendu des solutions compatibles HEVC (codage vidéo de haute efficacité). Le HEVC permet une réduction importante de la bande passante nécessaire au transport de la vidéo, et simplifie donc la distribution de contenus HD vers les mobiles, ainsi que la distribution de contenus Ultra High Definition (Ultra HD) vers les foyers ou les cinémas. Par exemple, derrière le lancement de la première chaîne câblée en Ultra Haute Définition en Corée en avril 2014, il y a Ateme. Le groupe revendique un chiffre d'affaires de 20,6 millions d'euros l'année dernière réalisé à 89% à l’international. Le groupe a cependant essuyé une perte de -1,6 million d'euros en 2013, les comptes ayant été plombés par d'importants efforts de R&D liés au développement de HEVC et une hausse des frais commerciaux et marketing pour accompagner la croissance future. Cette perte intervient après une année 2012 bénéficiaire. Le groupe assure détenir une part limitée de 2,5 % du marché de la compression vidéo sur un marché estimé à 900 millions d’euros. L’objectif du groupe est de porter cette part de 7 à 8 % en 2018 sur un marché estimé à 1,4 milliard d’euros. A cet horizon, la marge opérationnelle devrait être à deux chiffres, selon la direction. Le groupe se dit être en pôle position pour saisir l'opportunité que représente le déploiement mondial du HEVC. En 2017, la vidéo représentera 73% du trafic Internet mondial, selon Ateme.
Sur le front de la valorisation, le groupe se paie raisonnablement mais contrairement à Anevia, la société ne devrait pas renouer avec les bénéfices avant 2015 ou 2016. La technologie d’Ateme est éprouvée et séduisante. Mais en raison de cette incertitude sur ce retour aux profits, seuls les investisseurs les plus audacieux prendront le pari d’accompagner le développement de cette société qui bénéficie d’un temps d’avance sur la concurrence.
Souscrire à titre spéculatif…
