Le FMI a abaissé ses prévisions économiques pour la France et encouragé le gouvernement à tenir le cap des réformes.
Le FMI a révisé en baisse sa prévision de croissance française cette année à 0,7% contre 1% lors de sa précédente prévision en avril. Il attend 1,4% en 2015, 1,7% en 2016, 1,8% en 2017 puis 1,9% en 2018 et 2019.
Le gouvernement français espère, lui, 1% cette année, une prévision à laquelle peu d’organisations internationales croient encore, l’INSEE tablant elle aussi sur 0,7%
L'institution monétaire diverge aussi du gouvernement pour ses prévisions de déficit public: elle l'estime à 4% du Produit intérieur brut cette année, là où Paris attend 3,8%. Alors qu’il estimait en avril dernier que le déficit public français pourrait être contenu à 3% dès l'an prochain, il prévoit désormais un déficit à 3,4% l'an prochain, de 2,7% en 2016, 2,1% en 2017, 1,2% en 2018 pour revenir quasiment à l'équilibre, en 2019.
Dans un rapport consacré à la France, le FMI, a par ailleurs prévenu qu'il n'attendait pas de décrue "notable" du chômage avant 2016. Le taux devrait selon lui être stable à 10,3% cette année, puis 10,2% en 2015, 10% en 2016, 9,7% en 2017, 9,4% en 2018 et 9,3% en 2019.
Le Fonds a tout de même salué "un ensemble cohérent de réformes basé sur une compréhension correcte des problèmes", une stratégie "ambitieuse" et juge que "le rythme et les moyens de consolidation budgétaire choisis sont les bons".
En conséquence, le FMI déconseille à la France de pratiquer encore plus d'austérité, quitte à ce que son déficit dépasse l'an prochain le seuil de 3% du PIB fixé par les règles européennes.
Mais il s'inquiète des "pressions (politiques et sociales) qui pourraient s'accroître alors que des réformes difficiles sont lancées" et juge qu'il "faudrait y résister car il y a peu de marge de manœuvre".
"Les mesures d'offre sont bienvenues" mais doivent, selon le FMI, "être dopées par des réformes du marché du travail" et une plus grande ouverture à la concurrence de certains marchés. Le FMI plaide notamment pour une flexibilisation du Smic.