C'est la journée des femmes.
Il y a peu de femmes dans le trading.
Pour ne pas dire pas du tout.
Aucune patronne de grande salle de marchés.
Aucune patronne de grand hedge fund.
On impose la parité dans les conseils d'administration mais sur les marchés ce sera pour les années 2070 ou 2080. Au plus tôt.
Pourquoi ?
C'est un mystère.
Les marchés sont les derniers clubs réservés aux hommes, à l'anglo saxonne.
Peut être parce que les marchés ont besoin de volatilité comme les vampires ont besoin de sang et que la volatilité c'est une affaire de testostérone. Si il y avait plus de femmes sur les marchés, il y aurait moins de bulles, et moins de krachs. Et donc moins de blessés, moins de morts, et donc moins de chair à canon pour la spéculation.
C'est peut être aussi simple que cela.
La blague bien connue a déjà fait le tour du monde : si Lehman Brothers s'était appelé Lehman Sisters, il n'y aurait jamais eu de faillite et jamais eu de crise.
Les marchés ce sont des arènes pour gladiateurs.
Beaucoup de morts. Peu de rescapés. Mais le plaisir de l'affrontement et de la violence.
J'ai embauché des femmes dans le passé. Jamais comme traders. Toujours comme commerciales. Je me rends compte avec l'âge que c'est incroyablement machiste. Mais les marchés sont un monde de machos. Et c'est la raison pour laquelle il y aura toujours des hauts, des bas, des paniques, de l'euphorie, des bulles des krachs.
Il ne faut surtout pas qu'elles entrent sur les marchés. On n'aurait plus de travail.
Les marchés reviendraient à leur fonction première : le financement de l'économie. Et on perdrait tout le fun. Ce serait un vrai retour à la raison avec un monde qui tourne rond. Il y a moins de guerres sur le terrain, il ne nous reste plus que les guerres économiques et les batailles sur les marchés. On ne va pas nous enlever nos derniers jouets.
C'est la journée des femmes.
Je me suis marié quatre fois. C'est donc un peu ma journée aussi.