Que cette campagne électorale est ennuyeuse. Paresseuse. Oisive. Comme la France en Mai.
Les sondages varient d'un institut à l'autre pour le premier tour mais ils pilonnent tous le même résultat à un pour cent près pour le deuxième tour. Ce matin le Parisien donne même Hollande gagnant avec 56%.
Tout se passe comme si tout était joué et comme si le vrai combat était celui de la troisième place. Entre deux extrémistes. Le Pen ou Mélenchon.
Une campagne ennuyeuse et pourtant c'est l'avenir du pays qui se joue. Dans l'indifférence. Les prévisions d'abstention sont inquiétantes. On parle d'une abstention supérieure à celle du premier tour de 2002 de triste mémoire.
En tant que trader, et tous les traders sont apatrides, je devrais m'en foutre. Au contraire. Ces élections vont être une formidable occasion de gagner de l'argent. Une opportunité unique.
La France n'a pas été attaquée réellement depuis la création de l'euro.
Avant on jouait sur le franc, le deutsche mark. On spéculait sur les dévaluations du franc qu'on finissait par provoquer. Depuis 1999, la France suit l'évolution de l'Europe mais elle est parvenue à se maintenir miraculeusement dans l'aspiration de l'Allemagne.
Je vous avoue quelque chose.
Pour la première fois depuis la création de l'euro, j'ai des doutes sur sa pérennité.
Je me suis battu quand l'Europe était au bord du gouffre il y a quelques mois contre l'idée que l'euro pourrait disparaître. Mais maintenant que tout est relativement calme, je suis pris par le doute.
Jusqu'où l'Allemagne est elle prête à aller pour sauver l'euro. C'est vrai que l'euro sert les intérêts allemands et que l'Europe est le premier marché de l'Allemagne, c'est vrai qu'un effondrement de l'euro et de l'Europe aurait un effet dévastateur sur l'économie Allemande. Mais j'ai le sentiment que les Allemands réalisent petit à petit que cet attelage européen est intenable.
Peut être ont-ils déjà préparé le scénario catastrophe.
Je ne sais pas.
C'est l'ambiance délétère de cette campagne qui doit me filer le blues et me donner des idées noires. Demain ça ira mieux et je n'aurai pas de doute sur l'avenir de l'euro… Peut être.