Le scandale du Libor est un tournant pour les banques, les marchés financiers et, pour nous, les traders.
Le sujet semble complexe pour le grand public. C'est une chance pour le monde de la finance. Car si tout le monde comprenait ce qu'il se passait, ce serait la révolution et les patrons de certaines banques se feraient lyncher.
C'est, encore, une des plus grosses fraudes de l'histoire financière.
Il ne s'agit pas ici d'un trader qui a caché des positions spéculatives de plusieurs centaines de milliards.
Non.
Il s'agit d'un cartel.
Des banques , Barclays mais beaucoup d'autres qui vont être démasquées (les noms de Citigroup, JP morgan, UBS, Deutsche Bank, HSBC sont évoqués), se sont mises d'accord pour manipuler le taux, le LIBOR, qui sert de référence à une écrasante majorité de produits financiers sur la planète, représentant environ 800,000 milliards de dollars. 800,000 milliards de dollars.
On se demande encore si cette manipulation avait pour but de gagner de l'argent ou si elle avait juste pour but d'embellir la situation des banques et des marchés financiers pendant les périodes de doute.
Mais on peut avoir une certitude .
Cette fraude massive est la goutte d'eau …
C'est l'opportunité unique, après les subprimes, après les erreurs des banques sur les dettes souveraines, après les fraudes de traders, de briser les banques. Elles le méritent. Elles font régulièrement sauter la planète.
Mais cela risque de déraper.
Comme à chaque fois.
Comme en France on fait l'amalgame entre patron du CAC 40 et entrepreneur, on va faire l'amalgame entre les banques pourries et celles qui financent l'économie et entre les traders pourris et ceux qui font bien leur métier.
Pour the Economist, cette affaire marque l'heure de vérité pour la finance. Encore une.