Il y a pire pour un trader que de perdre de l'argent : ne rien faire.
Qu'on prenne un gros gain ou une grande claque, l'adrénaline est là.
Le pire c'est quand il ne se passe rien.
Ou pas grand-chose.
Que les marchés sont à un point d'équilibre, même instables, mais un point d'équilibre.
Un trader vit de déséquilibre.
Sa matière première c'est la volatilité.
Peu importe que cela monte ou que cela baisse, il faut que ça bouge.
Et là c'est calme. Un peu maussade.
Sans intérêt.
Et pourtant il y a quelques évènements majeurs mais ils ne font pas recette.
La baisse du chômage américain, la victoire de Chavez, les Turcs et les Syriens qui se tapent dessus, Merkel en Grèce, le gouvernement Français qui ne sert à rien, la Chine en plein doute, le Japon hara kiri, et j'en passe
Mais les marchés s'en foutent.
Ils veulent du sang frais, de la chair fraîche.
Un pays qui fait faillite.
Obama qui s'écroule.
L'attaque de l'Iran.
De l'action…
Les traders sont blasés.
Pour eux c'est « 24 » tous les jours et quand Jack Bauer n'est plus là même pour un ou deux jours, c'est l'ennui total.
En attendant, je m'ennuie.
Et les trois grosses positions que j'ai sont plombées.
Je perds un peu, et c'est presque pire que perdre beaucoup, sur le pétrole qui ne monte pas, le yen qui ne baisse toujours pas, et la Chine qui ne rebondit toujours pas.
Trois paris.
Trois petites pertes médiocres.
Bien sûr je ne bouge pas
J'espère que la volatilité va revenir.
La volatilité est aux traders ce que le sang est aux vampires…