C'est la Grèce qui a déstabilisé la zone euro et provoqué une crise sans précédent. Sous tutelle européenne, la Grèce a mené une politique d'austérité d'une brutalité sans précédent. Les réformes ont été spectaculaires mais douloureuses.Hier la Grèce a annoncé son budget 2015 et les chiffres vont à l'encontre de la thèse selon laquelle on ne peut pas générer de croissance avec une austérité ciblée
Des nouvelles étonnantes venant de Grèce..
Je vous avoue que j’ai du relire deux fois les chiffres pour être certain de ne pas m’être trompé. Hier le gouvernement Grec a présenté son budget 2015 et on se croirait plus en Allemagne qu’en France. Tenez vous bien. Le déficit public sera seulement de 0.2% du PIB. Quasiment l’équilibre. Une première depuis quarante ans. Après une croissance estimée à 0.6% cette année, la Grèce prévoit une croissance de 2.9% en 2015 . Oui . Vous avez bien entendu 2.9%.
Et la Grèce annonce donc des baisses d’impôts.
Le gouvernement de coalition a même officiellement annoncé la fin de l’austérité. Il prévoit une baisse des taxes, jusqu’à 30% sur le fuel ou la taxe de solidarité sur les revenus. Il envisage même d’accorder des délais de paiement aux contribuables qui doivent de l’argent à l’Etat. Et la Grèce veut sortir de la tutelle de l’Europe. Rappelons tout de même que c’est la Grèce qui a déclenché la crise de la dette Européenne et qu’en 5 ans l’Europe a mis au pot Grec 240 milliards d’euros. La Commission Européenne attendra probablement quelques mois, voire plus, pour libérer la Grèce de peur de la voir replonger dans ses mauvaises habitudes.
Prochaine échéance électorale début début 2015.
Et c’est la raison pour laquelle la coalition au pouvoir veut obtenir un geste de la part de l’Europe. Elle n’a pas suffisamment de voix aujourd’hui pour gagner la présidence. Et dans ce cas, des élections anticipées seraient provoquées avec le parti d’opposition Syriza en tête de tous les sondages. Et donc une nouvelle période de déstabilisation. La négociation avec l’Europe va être rude mais se dire que la Grèce est à l’équilibre budgétaire et à près de 3% de croissance, c’est un sacré choc pour ceux qui nous expliquent que l’austérité, même si elle est accompagnée de réformes structurelles, ne peut pas générer de la croissance.
