Le baril de Brent sonde de nouveaux plus bas, jusqu’à passer sous les 88 dollars, au plus bas depuis près de quatre ans, dans le sillage des déclarations de pays producteurs du Moyen-Orient.
Depuis le mois de juin dernier, le prix du Brent a enregistré un recul de 20%, passant de 115 dollars le baril à 88 dollars actuellement. La chute de l’or noir est intimement liée à la position de l’Arabie Saoudite dans l’échiquier géopolitique international. Le pays est au centre d’une véritable guerre économique entre les pays du Golf et l’Iran, et même la Russie au sein de l’OPEP. Une hausse du prix du Baril profiterait en effet à son ennemi héréditaire, l’Iran. Le pétrole apparait donc comme une arme dans la guerre que se livrent les sunnites et les chiites et leurs alliés au Moyen Orient.
Selon le Wall Street Journal, un pacte secret (plus maintenant) lierait l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis. Avec le concours de l’Oncle Sam, l’Arabie Saoudite entend damer le pion à l’Iran et pèse de tout son poids sur l’OPEP et le marché pétrolier pour conduire les prix vers ses intérêts à savoir un baril vendu entre 80 et 90 dollars. Ainsi, la puissance arabe veut contraindre l’Iran à couper court à ses ambitions nucléaires et obtenir de la Russie, d’arrêter de soutenir le régime de Bashar el-Assad.
Le repli des cours est aussi alimenté par les craintes pesant sur la conjoncture économique mondiale. Le FMI a en effet revu à la baisse mardi ses estimations de croissance mondiale, de 4 à 3,8 %, notamment dans des zones consommatrices en pétrole, comme l’Europe. Standard and Poor's a révisé vendredi de stable à négative sa perspective sur la note souveraine de la France à long terme, maintenue à AA.
Aussi, l'indépendance énergétique des Etats-Unis avec le pétrole de schiste a totalement modifié le paysage. La production de pétrole de schiste outre-Atlantique a flambé de 4,9 à 8,6 millions de barils par jour depuis 2008. Et sur les douze prochains mois, elle devrait progresser encore de 1 million de barils par jour.
