La surprise est totale. Ubisoft a réalisé l’exploit de renouer avec les bénéfices au premier semestre de son exercice 2014-2015 alors que le marché n’attendait qu’une légère perte… Cette performance ressort également au-delà des espérances du groupe.
Le carton Watch Dogs
Sur le premier semestre 2014-2015, le chiffre d'affaires a atteint 484,2 millions d’euros, en hausse de 65,1%. Bien qu’en baisse de 42,9%, les ventes du second trimestre s’élèvent à 124,1 millions d’euros, un niveau supérieur à l’objectif de 85 millions d’euros communiqué lors de la publication du chiffre d’affaires du premier trimestre 2014-2015.
Ubisoft peut évidemment remercier le succès de la licence Watch Dogs qui a été vendue à pas moins de 9 millions d'exemplaires dans le monde. Le segment digital contribue également à ce net redressement des comptes avec des ventes qui s’inscrivent en très forte hausse de 90,4% à 134,7 millions d’euros. Ce pôle représente désormais soit 27,8% du chiffre d’affaires global.
Le catalogue existant génère pour sa part 113,7 millions d'euros sur le trimestre grâce aux ventes additionnelles de titres comme Assassin's Creed IV : Black Flag, South Park : Le Bâton de la Vérité, Far Cry 3 et Rayman Legends.
Du vert !
Le succès des jeux d’Ubisoft et la montée en puissance du segment digital se répercutent positivement un peu plus bas dans les comptes. La marge brute atteint en effet un niveau record de 78,1 %, en hausse de 9,2 points sur un an. Ainsi, l’éditeur de jeux vidéo vient en effet de dévoiler un résultat net de 17,1 millions d’euros sur les six premiers mois de 2014-2015, contre une perte de 62,1 millions un an plus tôt.
Ubisoft entend préserver la même dynamique au troisième trimestre. Le groupe table sur des ventes en hausse de 40% à 730 millions d’euros. Il compte en effet sur les lancements des titres Assassin's Creed Unity, Assassin’s Creed Rogue, Far Cry 4, Just Dance 2015 et The Crew pour accélérer son développement.
La performance réalisée au premier semestre conforte Ubisoft dans l’atteinte de ses objectifs annuels, à savoir un chiffre d’affaires d’au moins 1,4 milliard d’euros, en hausse de 40 %, et un résultat opérationnel d’au moins 150 millions, après une perte de 65,6 millions en 2013-2014. Pour 2015-2016, il anticipe un résultat opérationnel courant de 200 millions d'euros minimum.
Retour un an en arrière…
L’an dernier l’ambiance était radicalement différente. L’éditeur de jeux vidéo a prévenu le Marché qu’il reportait de près de six mois la sortie de son jeu phare « Watch Dogs » mais aussi celle de « The Crew » initialement prévue au printemps dernier.
L’éditeur de jeux vidéo avait été confronté à un fâcheux dilemme. Soit repousser la commercialisation des jeux en question, quitte à provoquer l’ire des investisseurs sur l’impact que ce report allait avoir sur les comptes. Ou bien mettre en vente des jeux certes « très bons », mais pas assez au goût de la communauté des gamers, qui eux, s’attendent au jeu parfait. La société a préféré s’attirer les foudres du marché et décréter l’année 2013/2014 comme une « année blanche. » Avec ce sacrifice, le groupe dirigé par Yves Guillemot a pris le pari de ne pas compromettre le succès de ses deux potentiels cartons. Au vu des performances du premier semestre écoulé, la société basée à Montreuil a donc opté pour le bon choix…