Le divorce est consommé entre Technicolor et Vector Capital. Et les tensions qui étaient déjà bien vives entre les deux protagonistes sont montées d’un cran. Le spécialiste de l’image a en effet assigné son actionnaire Vector Capital auprès du tribunal de commerce de Nanterre en vue d'obtenir la résiliation judiciaire de l'accord de gouvernance signé entre la société et des entités du fonds d'investissement en juillet 2012.
« On a essayé de négocier un compromis, mais la situation est devenue intenable », a expliqué Frédéric Rose le directeur général de Technicolor, aux Echos. « A chaque réunion, le fossé se creusait de plus en plus, on ne pouvait vraiment plus travailler. Il fallait faire quelque chose », raconte un administrateur indépendant du groupe au quotidien. Le dirigeant confie aux Echos ses craintes d’une vente de Technicolor par le fonds américain par appartements, « considérant que les parties valent plus que le tout. »
Pour rappel, Vector Capital est devenu le premier actionnaire de Technicolor fin juin 2012. Le fonds américain avait damé le pion à JP Morgan et était parvenu à monter à 21% du groupe spécialisé dans les technologies destinées au cinéma et à la télévision au moyen d'une levée de fonds. Et en mars dernier, Vector Capital s’était délesté d’une partie du capital pour ramener sa participation à 12,9% du capital du groupe.
Pourtant après cette cession, Vector avait affirmé soutenir « totalement » et « avec conviction » le plan Amplify, un plan destiné à relancer son activité, redresser ses comptes et renforcer sa structure bilancielle, ce qui passe par un assainissement de ses comptes. Si Technicolor est sur la bonne voie du point de vue opérationnel, la menace d’un retour de papier de la part de Vector Capital plane…
