Coup de théâtre dans les services pétroliers ! Alors que le baril de pétrole est tombé largement sous le seuil des 80$ et accessoirement au plus bas depuis 4 ans, voila qu’une méga fusion entre deux géants américains des services pétroliers vient réveiller le secteur, délaissé en bourse ces derniers temps.
En début de semaine, coup de théâtre, le géant américain Halliburton annonce le rachat de son compatriote Baker Hughes, numéro trois mondial des services pétroliers. Une transaction qui s’élève à 34,6 milliards de dollars (27,7 milliards d'euros).
Le nouveau groupe issu du mariage sera le numéro un mondial des services pétroliers en termes de chiffres d'affaires, avec un peu plus de 51,8 milliards de dollars et pas moins de 136 000 salariés.
De quoi soutenir les spéculations selon lesquelles la fusion des deux géants donnerait le coup d'envoi à un mouvement de consolidation dans le secteur, dans un contexte particulièrement difficile.
Car de fait, le pétrole ne cesse de reculer à New-York, avec un baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison décembre qui s’échange sous le seuil des 75 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le brent quant à lui perd 0,87% à 78,62$.
Plus généralement, le marché reste frileux, avant d’en savoir plus sur le déroulement de la réunion de l’Opep. Selon Commerzbank, certains pays du cartel n'ont pas clairement signifié vouloir réduire leur production pour réduire l'excédent d'offre sur le marché, évalué à 1,5 million de barils par jour.
Confrontées à un recul des cours du pétrole, les majors du secteur sont contraintes de réduire leurs projets d’investissements, car ils sont de moins en moins rentables, ce qui crée par ricochet une baisse d'activité pour leurs sous-traitants. C’est que qui s’est passé avec le géant brésilien Petrobras qui a réduit le montant de ses investissements en repoussant le développement de certains projets, ce qui s’est répercuté sur l’activité et les résultats de Vallourec dont le titre a fondu de 24% depuis le début de l’année.
L'idée d'une fusion ou d'un rachat dans le secteur fait donc son chemin dans un contexte difficile avec la chute des cours du pétrole et la remise en question de certains projets, notamment dans l’exploration. Et ce d’autant plus que les valorisations boursières des parapétrolières ont beaucoup baissé. Avec la baisse de leurs valorisations, elles sont devenues des proies fragiles. Dans ce contexte, « nous anticipons une accélération des opérations de M&A en 2015 mais avec des tendances différentes dans chacun des sous-secteurs", indique dans une note Société générale Et les manœuvres ont déjà commencé, avec notamment la société néerlandaise de services pétroliers Fugro dont le titre a bondi de 49,2% après l'acquisition par sa rivale Boskalis de près de 15% de son capital.
Quoi qu’il en soit, le secteur est en ébullition. Saipem (SPM.MI) retrouve des couleurs à la bourse de Milan, tandis qu’à Paris, Technip, Vallourec, mais également Maurel et Prom ou encore CGG (dont le titre a chuté de 47,5% depuis le début de l’année) pourraient profiter du mouvement de consolidation du secteur.
